| 12.12.2018
Crédit Photo : AFP
Interpellée hier, à l’Assemblée nationale lors des questions orales sans débat, sur la problématique de la prise en charge des soins psychiatriques des patients détenus, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a annoncé le lancement, début 2019, d’une étude « scientifique » sur les troubles psychiatriques en prison. En parallèle de la « recherche de solutions », l’étude devra aboutir à « une plus grande connaissance de la prévalence de tels troubles dans la population carcérale ».
Une « mobilisation considérable des ressources humaines de l'hôpital »
La garde des Sceaux répondait à une question du député LREM des Hautes-Pyrénées, Jean-Bernard Sempastous, qui a évoqué la situation du centre hospitalier de sa circonscription, à Lennemezan. La prise en charge, en 2017, de 11 détenus admis en soins psychiatriques a nécessité une « mobilisation considérable des ressources humaines de l’hôpital : ouverture d’une chambre sécurisée, présence de 4 agents journaliers et renfort de 4 agents supplémentaires à chaque étape des soins », a détaillé le député, soulignant l’absence de protection et de surveillance des forces de l’ordre. « Cette mobilisation s’accompagne paradoxalement de la fermeture de lits et d’une diminution du nombre d’agents, 17 agents en moins en 2017 ». Selon Jean-Bernard Sempastous, cette situation « menace l'accomplissement de la mission primaire du CH, qui peine déjà à prendre en charge la santé mentale » du territoire.
Rappelant d’abord que ces questions relevaient de la compétence du ministère de la Santé, Nicole Belloubet a indiqué être dans l’attente des résultats, « dans quelques semaines », d’un audit conjoint de l’Inspection générale de la Justice et de l’Inspection générale des Affaires sociales sur cette problématique « réelle ».
Dans un contexte de « forte prévalence des troubles mentaux en détention, comme en témoigne l’augmentation du nombre de personnes détenues en soins psychiatriques », la ministre a assuré être consciente que « l’hospitalisation en chambre sécurisée peut parfois résulter d’un choix par défaut, faute de place en unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA) » et a évoqué la question de la continuité des soins des personnes hospitalisées qui reviennent en détention.
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