Alexis Riopel
Un cachet, une séance, des effets qui perdurent. Grosso modo, telle est la promesse des psychiatres qui travaillent sur le développement de traitements recourant à des drogues psychédéliques pour soigner des troubles de santé mentale. Plutôt que d’apaiser les symptômes de la maladie mentale, ces substances servent à « reconnecter » le cerveau. Si elles étaient légalisées dans un contexte médical — et c’est ce qui semble en train de se dessiner —, une petite révolution pourrait secouer la psychiatrie.
Fin octobre, la Food and Drug Administration (FDA) américaine octroyait le statut de « traitement révolutionnaire » à la psilocybine (l’ingrédient actif des champignons magiques) pour soigner la dépression récalcitrante. En 2017, c’était la MDMA (lire ecstasy) qui bénéficiait du même classement conçu pour accélérer les procédures réglementaires, cette fois-ci afin de combattre les états de stress post-traumatique. Des études cliniques de phase 3, les dernières avant la mise en marché, sont actuellement en cours avec la MDMA dans plusieurs villes du monde, notamment à Montréal. Le LSD a quant à lui été l’objet d’un essai clinique il y a quelques années afin d’évaluer son potentiel pour atténuer des cas d’anxiété graves.
Bref, on assiste présentement à « une recrudescence de la thérapie psychédélique » dans le monde de la recherche, observe Jean-Sébastien Fallu, professeur en psychoéducation à l’Université de Montréal et spécialiste en toxicomanie. « En regardant les anecdotes, mais surtout les études, on voit des résultats étonnants, remarque-t-il. Ce qui m’impressionne le plus, c’est l’ampleur de l’efficacité du traitement chez certains patients auparavant récalcitrants aux soins. »
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