Les difficultés rencontrées par des centaines, voire des milliers d’écoliers handicapés font l’objet, à chaque rentrée, de nombreuses alertes d’associations.
Le Monde.fr avec AFP |
Quel statut pour les accompagnants d’élèves handicapés ? Quelle formation pour les enseignants ? Comment répondre à la colère de certains parents ? Le gouvernement a lancé, lundi 22 octobre, une concertation visant à « rénover » les dispositifs d’accompagnement pour les écoliers ayant des besoins spécifiques au cours de leur scolarité.
Accompagnant absent ou à temps partiel, manque de place dans des structures adaptées, listes d’attente interminables qui obligent les parents à garder leur enfant : les difficultés rencontrées par des centaines, voire des milliers d’écoliers handicapés font l’objet, à chaque rentrée, de nombreuses alertes d’associations. Et celle-ci n’a pas dérogé à la règle.
Le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, et la secrétaire d’Etat aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, ont présenté les enjeux de cette concertation, qui avait été annoncée au mois de juillet, devant les membres du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), représentant des familles, des associations, des collectivités et des organisations syndicales et professionnelles.
Elle aura pour but de « rénover le dispositif d’accompagnement des élèves en situation de handicap pour éviter les ruptures de parcours », a précisé Mme Cluzel, qui a décliné les trois grands axes de travail :- L’attendu des parents et des associations.
- Le métier d’accompagnant d’enfant en situation de handicap (AESH).
- L’expérimentation des pôles inclusifs d’accompagnement localisé.
- Le gouvernement promet des « annonces fortes »
Concernant les deux premiers, la secrétaire d’Etat a promis des « annonces fortes » le 11 février 2019, date qui coïncide avec l’anniversaire de la loi de 2005 qui a instauré un droit à la scolarisation pour tous les enfants et adolescents handicapés. Le troisième, qui consiste à créer des pôles « inclusifs » mutualisant à l’échelle d’un établissement les moyens humains, matériels et thérapeutiques, doit aboutir à l’élaboration, au printemps, d’un « vade-mecum » remis à toutes les académies en vue du déploiement de premiers « pôles » à la rentrée 2019, a précisé M. Blanquer.
Près de 340 000 enfants handicapés sont scolarisés dans une école ordinaire, dont plus de la moitié nécessitent un accompagnement spécifique. Et 80 000 enfants sont inscrits dans des établissements médico-sociaux spécialisés.
« Mépris »
Sur ce sujet, le député de La France insoumise François Ruffin s’en est pris violemment à ses collègues de La République en marche (LRM), à l’Assemblée nationale, le 12 octobre. Alors que les parlementaires de la majorité ont décidé de retoquer une proposition de loi du député Les Républicains Aurélien Pradié pour « l’inclusion des élèves en situation de handicap », M. Ruffin a lancé dans l’hémicycle : « Ce vote vous collera à la peau comme une infamie. »
« Nous avons, dans le pays, des femmes, des milliers de femmes, qui accompagnent les enfants handicapés dans les écoles. Pour ce métier, elles sont sous-payées, 600 euros, 700 euros, sous le seuil de pauvreté, avec des contrats ultra-précaires, sans formation, sans qualification. Pour changer ça, depuis le début de votre mandat, quelle proposition de loi avez-vous portée ? Rien. Aucune. »
De son côté, M. Pradié avait fustigé le « mépris » des députés LRM. Sa proposition de loi prévoyait notamment un statut unique « d’accompagnant à l’inclusion scolaire », mieux rémunéré, pour les auxiliaires de vie scolaire (AVS) ou les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). Elle visait aussi à « décloisonner » l’accompagnement entre scolaire et périscolaire. M. Blanquer avait reconnu que le texte comportait « bien entendu des éléments intéressants » sur cette « priorité gouvernementale », tout en refusant d’être « caricaturé comme quelqu’un qui ne voit pas les difficultés actuelles et les pistes d’amélioration ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire