Malgré des avis contrastés à leur sujet, les électrochocs continuent en ce début du XXIème siècle à être utilisés en psychiatrie, sous la dénomination (plus « politiquement correcte ») d’électroconvulsivothérapie (ECT).
Réalisée dans la province du Québec (Canada), une étude propose d’évaluer et de « standardiser les pratiques d’ECT », en se basant sur « l’ensemble des personnes admissibles à la Régie de l’assurance-maladie du Québec, âgées de 18 ans et plus » et ayant eu recours à une ECT entre avril 1996 et mars 2013, soit 8 149 sujets (avec une prévalence annuelle d’environ 13 pour 100 000 habitants).Chez ces patients (identifiés par le fichier des services médicaux rémunérés à l’acte ou/et par le fichier des hospitalisations), les auteurs observent une « baisse d’utilisation » (taux standardisés, pour l’ensemble de la province du Québec : 15,2 pour 100 000 entre 1998 et 2002, contre 10,2 entre 2008 et 2012), cette baisse d’utilisation se révélant « plus marquée chez les femmes et chez les personnes âgées. » Mais l’ECT demeure un traitement encore relativement prisé, puisque chaque patient en relevant reçoit en moyenne « 9,7 séances par an. »
Moins d’indications en « aigu »
Cette étude montre toutefois une double tendance dans les prescriptions d’ECT : une « diminution sensible » de son administration pour une indication thérapeutique « en phase aiguë » et en parallèle, au contraire, « une augmentation de l’ECT d’entretien. » On constate en fait une « grande variation » dans les prescriptions d’ECT « selon les régions et selon les psychiatres », ces disparités régionales et individuelles suggérant l’intérêt de clarifier objectivement l’usage des séances d’ECT (sans doute par une meilleure diffusion des recommandations de bonnes pratiques à ce propos) et « la nécessité de « mettre en place un système de suivi plus élaboré de la qualité des soins » en matière d’ECT.
Il serait intéressant de savoir si ces conclusions sont généralisables à d’autres régions du monde (comme l’Europe) où l’ECT représente un traitement moins fréquent qu’autrefois, mais toujours utilisé.
Dr Alain Cohen
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