Le taux est en légère baisse, de 0,2 points, par rapport à 2015, ce qui, selon l’Insee, « s’explique principalement » par la prime d’activité créée sous le quinquennat Hollande.
LE MONDE |
En 2016, la France comptait 8,8 millions de pauvres, soit 14 % de la population, selon des chiffres publiés par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) mardi 11 septembre. Ce taux monte à 19,8 % pour les moins de 18 ans.
Sont considérées comme pauvres par l’Insee les personnes seules qui perçoivent moins de 1 026 euros par mois, c’est-à-dire 60 % du revenu médian de la population, qui est de 1 710 euros par mois en 2016. Parmi celles qui sont en dessous de ce revenu médian, près de 5 millions ont moins de 855 euros mensuels pour vivre.
Le taux de pauvreté globale est toutefois en légère baisse, de 0,2 point, par rapport à celui constaté en 2015, ce qui selon l’Insee « s’explique principalement par la mise en place de la prime d’activité » — une aide aux travailleurs et travailleuses à revenus modestes créée au début de 2016. « Depuis 2008, on constate une reprise lente de la pauvreté, mais aussi un problème d’irréversibilité. C’est-à-dire qu’il n’y a pas plus de pauvres, mais qu’on a du mal à en sortir », explique Jérôme Vignon, président de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes).
Plan pauvreté présenté jeudi
« La situation vis-à-vis de la pauvreté reste très liée au statut d’activité », souligne l’institut des statistiques. Ainsi, en 2016 la pauvreté touchait 38,3 % des chômeurs, 6,4 % des salariés et 7,7 % des actifs occupés. Mais la situation familiale joue également un grand rôle dans le risque d’être confronté à des difficultés matérielles.
Ainsi, 34,8 % des familles monoparentales sont pauvres — ce qui représente deux millions de personnes — soit un taux quatre fois plus élevé que les couples avec un ou deux enfants. A partir de trois enfants, en revanche, le taux de pauvreté des familles en couple augmente très nettement, à 23,9 %.
Ce rapport a été publié deux jours avant les annonces prévues jeudi par le président de la République, Emmanuel Macron, sur la stratégie de lutte contre la pauvreté du gouvernement. Lundi, le chef de l’Etat a passé cinq heures dans un centre ATD Quart monde pour rencontrer des personnes touchées par la grande pauvreté.
« Il y aura de la dépense pour accompagner mieux les personnes vers leur émancipation », a promis la ministre de la santé et des solidarités, Agnès Buzyn, évoquant « une stratégie ambitieuse »qui cherche à surmonter les « obstacles qui maintiennent les personnes dans la précarité » comme la santé, le logement, le transport ou l’accès à la garde d’enfant.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire