Les comportements à risque sont une des principales causes de morbidité chez les adolescents et les jeunes. Leur lien avec une utilisation pathologique d'Internet reste relativement inexploré, en particulier dans la population Européenne. Pour la première fois, une équipe multinationale a choisi d’évaluer ce lien chez les adolescents Européens.
Il s’agit d’une étude transversale, menée dans le cadre du projet FP7 de l’Union européenne ayant pour but de sauvegarder et autonomiser les jeunes en Europe (SEYLE). Les données de 11 931 adolescents ont été recueillies auprès d’écoles randomisées parmi onze pays européens. L’utilisation pathologique d'Internet a été mesurée à l'aide du questionnaire diagnostique de Young, questionnaire de référence de l’addiction à Internet. Les comportements à risque ont été évalués à l'aide des questions de la Global School-Based Student Health Survey, une enquête mondiale évaluant la santé des élèves scolarisés.
La population se compose de 43,4 % de garçon et 56,6 % de filles, âgés en moyenne de 14 ans. Les résultats montrent que les adolescents ayant de mauvaises habitudes de sommeil et une tendance à prendre des risques ont non seulement un risque plus élevé d’addiction à Internet mais aussi de tabagisme, de mauvaise alimentation et d’inactivité physique. Parmi les adolescents ayant une utilisation pathologique d'Internet, 89,9 % ont clairement des comportements à risque. Ce lien est statistiquement significatif.
Chez les adolescents, l’utilisation pathologique d'Internet et les comportements à risque ont donc un lien. Cette co-occurrence augmente le risque de complication psychiques et somatiques dés le plus jeune âge. Les auteurs insistent donc sur l'importance de dépister l’utilisation pathologique d'Internet pour prévenir et traiter les comportements à risque chez les adolescents.
Dr Claire Lewandowski
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