En marge du Salon infirmier qui s'est tenu du 14 au 16 octobre derniers à Paris (lire ci-contre), la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi) a fait part de son inquiétude concernant le financement de la formation. Dans un communiqué, elle dénonce une "opacité nuisible à la formation dans son ensemble. N'étant pas en capacité d'influer sur leur propre budget, les formateurs et les étudiants se retrouvent dans l'incapacité de définir les priorités budgétaires de leurs instituts".
Dans le système actuel, les directeurs d'institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) élaborent le budget en collaboration avec l'administration de leur hôpital de rattachement. Ce budget est alors présenté par le directeur de l'institut au conseil pédagogique mais pour "l'exécution du budget" uniquement. Autrement dit pour la Fnesi : "Les membres du conseil n'ont de fait aucune visibilité en amont de cette exécution". Alors que la loi de modernisation de notre système de santé est en cours d'examen, la fédération s'inquiète aussi quant à l'application des futurs groupements hospitaliers de territoire (GHT). Le texte octroie en effet à ces GHT une mission de coordination de la formation des étudiants en soins infirmiers. "Cela ajouterait un gestionnaire supplémentaire dans ce système déjà complexe et opaque", note la Fnesi.
Ce sont aussi des "dotations qui n'évoluent pas, un investissement inégal sur le territoire", que la Fnesi entend mettre en lumière. Selon sa région, un étudiant ayant droit au même échelon pourra toucher jusqu'à 304,60 euros de plus ou de moins par mois durant son année de formation. Une estimation que la Fnesi explique : "Le transfert de compétences de l'État vers les régions en 2004 a engendré l'octroie de dotations de fonctionnements aux conseils régionaux. Depuis, seule une révision desdotations due à l'intégration universitaire et au dispositif LMD a engendré de nouveaux transferts et ouvert des discussions entre l'État et les régions qui ont abouti à une réévaluation portant le budget total à 565 millions d'euros par an depuis le 6 août 2010. Cette absence de réévaluation entraîne de nombreuses inégalités territoriales." La fédération s'avoue par ailleurs inquiète sur les conséquences de la fusion des régions sur laquelle"aucune concertation n'a eu lieu à ce jour avec les ministères concernés".
Enfin, les financements restreints ont, pour la Fnesi, aussi des conséquences sur la précarité des étudiants et leurs conditions d'études. Mais aussi plus largement sur les évolutions de la profession : "À l'heure de l'intégration universitaire de la formation en soins infirmiers, la baisse des dotations des universités et des régions ne pourra qu'entraver la création d'une filière propre, nécessaire à l'évolution et à l'émancipation de la profession (...). Le désinvestissement de l'État ne pourrait qu'être délétère à l'ensemble du système de santé", conclut-elle.
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