Pourquoi voyons-nous les cîmes arrondies comme des seins et des courbes de femmes allongées dans les paysages ? Dans un numéro spécial«Erotisme», la revue L’Alpe explore le lien entre montagne et nudité, «grimper» et «grimper», froisser les draps et faire une ascension.
Le mot séduction vient du latin seducere qui signifie «emmener à l’écart», «détourner du droit chemin». C’est une des raisons peut-être pour laquelle les paysages tourmentés de montagne exercent une telle attraction, similaire à celle qu’exerce le paysage des draps froissés…
Suivant les chemins tortueux de leurs plis, on se prend à rêver de parcours détournés, ponctués d’embranchements en Y, de goulots ou de gorges dont l’énumération elle-même renvoie à l’idée des désirs : ils vont rarement tout droit. La revue L’Alpe s’interroge : pourquoi, dès les années 1880, certains photographes ont-ils déshabillé leurs modèles sur des corniches à flanc de montagne ? Pourquoi les affiches vantant les charmes des stations de ski ont-elles, rapidement, montré des seins plutôt que des pics ? Pourquoi les premières communautés nudistes se sont-elles établies en altitude ? Et surtout… pourquoi voyons-nous des topographies dans les empreintes textiles laissées par le corps ?
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