Bipolarité, schizophrénie, névroses… autant de noms que de peurs injustifiées. Une soirée est organisée à Tours le 6 novembre pour faire tomber les préjugés.
L'ignorance provoque souvent bien plus de dégâts que la maladie. Plongés dans un univers où le marketing d'un monde parfait est roi, tout ce qui sort de l'ordinaire nous devient souvent suspect, voire même parfois dangereux. Schizophrènes, bipolaires, névrosés… tous logés à la même enseigne ? « Oui, bien trop souvent, car s'écarter de la norme, ça fait peur, répond Yorli Moradi, chargé de mission à la Mutualité française Centre. Les schizophrènes sont trop souvent associés à des affaires criminelles alors que la réalité est toute autre. Les traitements permettent à ces personnes de s'intégrer parfaitement dans la société. Il est important, vraiment très important, d'écarter toutes formes de stigmatisation. »
" La tolérance, c'est accepter. L'altruisme, c'est intégrer "
Justement, le jeudi 6 novembre prochain, dans la salle des fêtes de l'hôtel de ville de Tours, la Mutualité française Centre, l'Agence régionale de la santé, l'Unafam, le CHRU de Tours, la ville de Tours et La Nouvelle République s'associent pour proposer au grand public une soirée théâtre débat. Son thème : « La santé mentale : en parler, mieux comprendre ».
Cette soirée débutera par une pièce de théâtre et à son affiche, le fameux « Dîner de cons ». « On a choisi l'atelier théâtre de l'hôpital de jour de Chinon pour donner cette représentation, explique Yorli Moradi. La troupe est composée aussi bien d'aidants, de personnel soignant que de patients. Et franchement, à l'issue de la représentation, je mets quiconque au défi de trouver qui est qui. »
Le choix de la pièce, « Dîner de cons », n'a pas été fait non plus par hasard. « Nous sommes également là dans une histoire de stigmatisation », analyse Yorli Moradi. Un jeu de miroir en quelque sorte, histoire de donner une bonne claque aux préjugés. « Pour moi, avant de juger les autres, estime Yorli Moradi, il faut déjà les comprendre. Au-delà de ça, je dirais même que la tolérance, c'est accepter et que l'altruisme, c'est intégrer. »
Cette troupe de théâtre, ces « acteurs » qui travaillent autant sur eux-mêmes que pour l'art de la scène, porte une mission essentielle. Les spectateurs, à l'issue de la représentation, espère Yorli Moradi, n'auront plus qu'une chose à penser : « Non, ces personnes ne sont pas folles. »
Pour faire chuter tous les préjugés, pour arrêter de classer les personnes souffrant de dépression dans telle case et celles de schizophrénie dans d'autres cases si réductrices, plusieurs intervenants animeront ensuite un débat.
Parmi eux, le docteur Christine Gailliard, chef du service psychiatrie B au CHU de Tours, Françoise Toupense, la présidente de l'Unafam 37, Bruno, un acteur de l'atelier chinonais, Véronique Duraes, cadre de santé et Régis Butaud, l'infirmier qui dirige l'atelier théâtre de l'hôpital de jour de Chinon. Quarante-cinq minutes d'échanges, de vérités, de jolis mots et… d'altruisme pour en finir avec les idées reçues et fausses.
pratique
> Le jeudi 6 novembre, à 18 h 30, à la salle des fêtes de l'hôtel de ville de Tours.
> La soirée débutera par la représentation de l'atelier théâtre de l'hôpital de jour du Centre hospitalier de Chinon et se poursuivra par un débat de 45 minutes. Clôture de la soirée vers 20 h 45.
> Entrée libre et gratuite.
Jean-Yves Le Nezet
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