La Clinique du Parc, à Saint-Priest en Jarez, dans la Loire, joue la carte de la provocation en exhibant médecin chippendale et infirmière sexy dans une campagne publicitaire affichée sur des 4 par 3. Le slogan qui l'accompagne fait réagir.. et pour cause !
Ailleurs, certains soignants soignent leur apparence, ici, c'est vous que nous soignons, le slogan, choisi par la Clinique du Parc, dans la région stéphanoise, ne fait pas dans la demie mesure... Il y a donc
lessoignants au sens large - en l'occurrence médecins et infirmières quasiment nus sous leur blouse et plus si affinités... - et puis il y a
ceuxqui travaillent à la Clinique du Parc, vertueux, sérieux, à la tenue irréprochable... c'est du moins ce que le slogan suggère...
Le moins que l'on puisse dire c'est que cela ne passe pas très bien... Les réactions du corps soignant se sont très vite faites entendre - et tout d'abord les médecins, par la parole du Dr Jean-François Janowiak, secrétaire général de l'Ordre des médecins de la Loire qui rappelle que cette campagne va à l'encontre du Code de déontologie des professions du corps médical, qui consiste à ne jamais dénigrer ses confrères.
Cette campagne n'est pas à la hauteur de la médecine, elle ne représente pas l'activité médicale et le niveau d'honorabilité et de moralité que l'on met dans le personnel soignant, que cela soit des médecins ou des infirmières.Et de souligner que l'idée même de la confraternité est bafouée en suggérant que certains confrères médecins pourraient être apparentés à des Chippendales ...
Moi, je suis patient et je vois ça... je me pose la question de la compétence !
Xavier Rebêche, directeur de la Clinique du Parc, se justifie :
Nous avons travaillé avec une agence de communication, des professionnels qui nous ont convaincus de cette démarche, notamment de son côté décalé et l'impact que cela pouvait avoir sur notre établissement. Je crois qu'aujourd'hui cet impact est réel et notre offre est dorénavant connue...Connue, pour sûr... Mais cette caricature des soignants prouve que, même au XXIe siècle, il y a encore beaucoup à faire en termes de représentations sociales...
Interrogés à leur tour sur notre page Facebook, les infirmier(e)s réagissent à leur façon... Outrés, énervés, désabusés ou amusés...
Amandine rappelle, elle aussi, le code de déontologie du code de la santé publique (Article R. 4312-12) :
Les infirmiers ou infirmières doivent entretenir entre eux des rapports de bonne confraternité. Il leur est interdit de calomnier un autre professionnel de la santé, de médire de lui ou de se faire écho de propos susceptibles de lui nuire dans l'exercice de sa profession. Un infirmier ou une infirmière en conflit avec un confrère doit rechercher la conciliation.PourYvan,
avec ce genre de pub, faut pas être surpris de certaines réactions osées ou même déplacées de la part de certains patients. Je pense que ce genre de marketing en santé doit être reconsidéré afin de ne pas transformer nos hôpitaux en lieux d'atteinte à la sensibilité, la pudeur ou encore à la dignité de nos confrères ou consoeurs.Carine, le rappelle,
le débat n'est pas "santé et commerce" mais plutôt la forme de cette pub dégradante pour la profession et non respectueuse des soignants. Comment se faire entendre par les pouvoirs publics pour une reconnaissance de notre formation et de notre profession ?
Blatte trouve
pathétique le tournant que prend le business de la santé , deux mots incompatibles pourtant... Alice renchérit :
vive les clichés ! Sérieusement les êtres humains ne sont pas des objets sexuels donc les soignant(e)s non plus !Gérald est d'accord avec elle :
c'est vraiment choquant... C'est inciter les patients à nous considérer comme ce que nous ne sommes pas...Chacha :
ces photos font débat dans la ville dans laquelle elles sont exposées sur des panneaux publicitaires ! Et moi je fais partie des gens "choqués" par une telle campagne de pub... Quelle image cela donne-t-il des infirmier(e)s ? C'est juste un scandale !
Kittycat s'interroge :
je n'ai pour ma part jamais rencontré ce genre de médecin ou d'infirmière, alors il faut arrêter de salir nos profession et notamment celle des infirmières qui souffre d'un sérieux manque de reconnaissance... le réduire au fantasme collectif ne nous aide en rien !
Un patient réagit également :
Moi , je suis patient et lorsque je vois ça, je me pose la question de la compétence...
Quelques-uns se risquent à positiver. Florence :
moi je trouve cela drôle ! Ils jouent sur les clichés et surfent sur la vague du narcissisme ambiant... en tous cas mission accomplie : on parle de leur clinique ! c'est du quinzième degré...Cyril va lui aussi dans ce sens :
c'est juste de l'humour... Qui n'a jamais caricaturé l' infirmière... Le problème est que c'est là pour les bénéfices d'une clinique...
Christophe, lui, est sans illusion :
la faute n'est pas à cette clinique privée, mais à la direction de la politique de santé donnée par nos gouvernements actuel et précédent qui ont changé le statut du patient en client. Pas étonnant alors que nous arrivions à ce genre de pub qui ne me choque aucunement. Nathalie conclut :
bien sur que oui la médecine c'est du business ! Il faut vivre dans notre monde tel qu'il est et dire les choses comme elles sont. La provocation pour faire parler : un coup marketing pas très original mais efficace.
Une surprise, enfin, car chacun se demandait pourquoi l'Ordre des médecins réagissait et pas l'Ordre des infirmiers... un commentaire qui dit ceci : La Présidente de l'Ordre des Infirmiers de la Loire, Fleur Barbequot, condamne vivement la publicité de la clinique stéphanoise. :
on ne peut pas utiliser cette image dégradante de l'infirmière, la Direction de la Clinique porte la responsabilité de cela et ne respecte pas les infirmières.... Un communiqué de l'ONI confirme d'ailleurs ces propos, et indique que
le CDOI de la Loire, qui entend protéger l’honneur de la profession, étudie actuellement toutes les actions potentielles à mener pour mettre un terme à cette campagne d’affichage. C’est tout le rôle de l’Ordre des infirmiers de défendre l’image et l’intégrité de la profession.
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