PUBLIÉ LE 22/10/2014
QUIÉVRECHAIN. Michaël (1) a 30 ans mais il en paraît moins. À la barre du tribunal, lundi, il a répondu aux accusations de menaces de mort réitérées à l’encontre de sa mère, le 11 puis le 21 septembre, à Quiévrechain. La maman a pris peur au point d’aller porter plainte, deux fois. Son fils au passé difficile, n’est plus le même depuis un accident de la route. Il se dit schizophrène, ce que le médecin spécialiste qui l’a examiné en prison n’a pas relevé ; il totalise huit passages en structure psychiatrique. Son casier, déjà long, fait état en France et en Belgique de dégradations, violences légères… « Les policiers belges ont signalé à leurs collègues que vous aviez jeté des pierres contre un magasin de Quiévrain parce que les éléphants d’Afrique mourraient de faim, vous le reconnaissez ? » a demandé le président. Michaël ne dit pas le contraire, pas plus qu’il ne nie d’autres propos incohérents.
« Protéger la société »
Pour expliquer ses menaces à l’encontre de sa mère, il dit que celle-ci a eu une vie difficile. Et puis que sans domicile depuis sa sortie de prison quelques jours plus tôt, il voulait un toit et se laver. « Elle a dit non, je me suis énervé… Mais je ne ferai rien, ça reste des paroles !» a répété le jeune homme. « Est-ce que vous pouvez vous remettre en cause ou pas, je ne sais pas… » a regretté le président du tribunal. La substitut a estimé que non. «L’explication est en partie d’ordre médical, mais deux expertises disent qu’il n’y avait pas d’altération » du discernement. « L’incarcération ne résoudra pas tous les problèmes, mais l’emprisonnement permettra de protéger la société » a-t-elle détaillé, requérant une année de prison ferme.
« Nous sommes devant un système qui ne fonctionne plus et envoie à la barre des gents qui ne sont pas en état d’être là ! » a commencé Me Szafran. Et de balayer la crédibilité des rapports d’expertise arguant qu’il fait « être réaliste », « quand on fait autant de séjours à Saint-Saulve… Ce n’est quand même pas le camping du coin ! ». Mais l’avocat s’est résolu au constat : « Dans ce dossier, il n’y a aucune alternative. Il va passer quelques mois en maison d’arrêt, prendra son traitement et quand il sortira, si on n’a pas le courage de prononcer son hospitalisation d’office, on reviendra » au tribunal. Le jeune homme ira passer une année en prison. M. K.
(1) Prénom d’emprunt.
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