16/09/2014
On estime qu’environ un enfant sur cinq éprouve des problèmes de santé mentale dans le monde[1]. Or ces problèmes peuvent dépendre notamment de facteurs sociaux et culturels, et le début du 21ème siècle connaît des changements significatifs dans plusieurs de ces facteurs : éclatement des familles, crise économique, pressions scolaires liées aux difficultés d’insertion professionnelle, intrusion des écrans et des réseaux sociaux au détriment des liens familiaux et de la scolarité… Une équipe australienne a effectué une recherche dans la littérature médicale internationale afin d’évaluer, parallèlement à l’évolution dans ce contexte instable, les modifications en matière de santé mentale survenues entre le 20ème et le 21ème siècle, pour des cohortes d’enfants et d’adolescents (sujets de moins de 18 ans).
S’appuyant sur les données de 19 études émanant de divers pays situés sur quatre continents (Amérique, Asie, Europe, Océanie), cette recherche recense à la fois les troubles « extériorisés » (comme l’hyperactivité) et les troubles « intériorisés » (comme l’anxiété ou la dépression). Or elle apporte une bonne nouvelle, propre à rassurer toute Cassandre redoutant le pire : pour les enfants (y compris les plus jeunes), « les cohortes récentes n’ont pas montré une aggravation » particulière des problèmes de santé mentale.
Chez les adolescents, le « fardeau de problèmes d’extériorisation semble être stable. » Cependant, la majorité des études rapportent une « augmentation des problèmes d’intériorisation chez les adolescentes. » Les données pour les problèmes d’intériorisation chez les garçons se révèlent plus mitigées.
Ces résultats indiquent donc une vulnérabilité particulière des adolescentes qui souffrent d’une « augmentation de symptômes de type intériorisé », comparativement aux générations précédentes. Les auteurs proposent d’expérimenter, à l’intention de ces adolescentes, des approches « pour la prévention et l’intervention précoce. »
[1] C Kieling & coll. (2011) Child and adolescent mental health worldwide: evidence for action. Lancet 378, 1515–1525.
Dr Alain Cohen
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