Justifié par les économies d’énergie, le passage à l’heure d’hiver qui interviendra dimanche prochain à 3 heures du matin, pourrait bien avoir pour conséquence d’économiser celle des enfants, selon l’analyse de chercheurs anglais.
Munis d’accéléromètres et dispositifs électroniques portés à la taille, 23 000 enfants âgés de 5 à 16 ans vivant dans neuf pays différents dont l’Angleterre et l’Australie se sont prêtés à l’étude de ces chercheurs de l’Université de Bristol. Leur hypothèse : l’allongement de la durée d’ensoleillement serait associé avec une augmentation de l’activité physique des enfants, laquelle a des conséquences bénéfiques sur la santé mentale et physique ; et inversement. Les auteurs qui publient leur analyse dans l’« International Journal of Behavioural Nutrition an Physical Activity » se sont plus particulièrement intéressés aux variations de comportements qui suivent immédiatement les changements d’heure bisannuels, ce qui a été possible chez 439 enfants.
Ils montrent en effet qu’étendre la durée d’exposition à la lumière est associé avec une augmentation de l’activité physique des enfants, qui reste cependant relativement faible, après ajustement sur de nombreuses covariables. L’amplitude maximale de cet effet s’observe surtout en fin d’après-midi et en début de soirée, les jours d’école comme les week-ends, un moment où les enfants, surtout les garçons, semblent particulièrement se « défouler ». Elle s’applique à tous les enfants, quels que soient leur âge, le niveau socio-économique et leur lieu d’origine. Le passage à l’heure d’été ou à l’heure d’hiver n’a en revanche aucune influence sur le rythme matinal.
« En Angleterre, nous allons bientôt passer à l’heure d’hiver et cela entraînera vraisemblablement une baisse d’activité physique des enfants, que l’on peut d’ores et déjà estimer à 5 % », a expliqué l’un des auteurs, le Dr Anna Goodman, de la Faculté d’épidémiologie de Londres. L’équipe londonienne ne se fait pourtant guère d’illusion ; heure d’été ou heure d’hiver, ces changements ne représentent qu’une infime partie de la problématique de l’activité physique chez l’enfant…
Dr Anne Teyssédou
International Journal of Behavioural Nutrition an Physical Activity 2014, 11:84
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