Garçons ou filles, très bons élèves ou un peu moins bons, bosseurs ou refusant de faire leurs devoirs, angoissés à l'idée d'aller à l'école ou d'obtenir une mauvaise note, timides, dans la lune ou hyperactifs… De la maternelle aux études post-bac, ces enfants ont un point commun : l'école leur fait peur.
« C'est allé très vite, j'étais en classe de 5e. Plusieurs copines se sont liguées contre moi et ont commencé à m'insulter, à m'envoyer des messages de menaces sur mon téléphone et sur MSN. Pendant trois mois, j'ai trouvé des excuses pour ne pas aller au collège. Au début, j'inventais que j'avais mal à la tête et mal au ventre, mais petit à petit, je le ressentais vraiment. »
Emma (son prénom a été modifié), originaire de Dunkerque (Nord), a aujourd'hui 22 ans. Il lui a fallu cinq ans pour parler de ce traumatisme à sa mère. Aujourd'hui en dernière année d'école de commerce à Paris, elle avoue avoir vécu une période très difficile : « Ces filles m'ont fait pleurer comme jamais personne ne le fera. Je m'en suis sortie parce que j'ai eu de la chance : c'était la fin de l'année, il y avait les vacances scolaires, et à la rentrée, le groupe de filles a été éclaté dans des classes différentes. »
On estime que 1 % à 3 % des enfants et des adolescents victimes de phobie scolaire. Et si Emma s'en est sortie seule, ce n'est pas le cas de tous les écoliers, collégiens et lycéens. Pour s'attaquer le plus efficacement possible à la phobie scolaire, les professionnels de l'éducation et de la santé préconisent un parcours en trois étapes : diagnostiquer, entamer un dialogue entre l'enfant, la famille, l'école et éventuellement le milieu médical, puis passer à la phase de soins.
Détecter : « Elle ne rentre pas dans le moule »
« Dès les premiers mois du CP, Alessia pleurait avant d'aller à l'école et ne voulait plus manger à la cantine. Puis elle a commencé à avoir des troubles obsessionnels compulsifs [TOC], sa culotte la serrait et elle tirait sur ses pantalons, et petit à petit elle ne voulait plus que des jupes, sans collant, même en hiver ! »C'est ainsi que Barbara (qui ne souhaite pas donner son nom de famille), mère de trois enfants près de Marseille, comprend que son aînée est en souffrance.
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