28/07/2014
Rien de plus efficace, pour faire parler les gens, que leur montrer des images floues ou ambiguës en leur demandant ce qu’ils pensent y voir. La façon dont ils interprètent les images est souvent très révélatrice de leurs peurs, leurs désirs ou… leur sexualité ?
Que signifie pour vous cette image ?
Et celle-là ?
Et celle-là ?
Ces images sont extraites des très célèbres tests utilisés par les psychologues pour mieux comprendre qui vous êtes. Chacune de ces images peut être interprétée de différentes façons : pour chacune d’entre elle, vous devez déterminer qui sont les personnages, pourquoi ils sont là, ce qu’ils font et ce qu’il va se passer ensuite… L’histoire de ces tests commence dès les débuts de la recherche sur le psychisme humain.
En 1895, un des pionniers de la sexologie française –Alfred Binet– suggère que la méthode des taches d’encre peut être utilisée pour étudier la psychologie des gens. Rapidement, quantité de tests en image sont mis au point. Il s’agit de tests projectifs. C’est-à-dire que le «cobaye» doit les regarder puis s’en servir comme support pour raconter une histoire. Comment interprète-t-il l’image ? Inévitablement, en projetant une partie de lui-même dans la scène qu’il regarde. Son récit sera donc le reflet des émotions et des pensées qu’elle suscite. Charge au psychologue, psychanalyste ou psychiatre d’interpréter à son tour l’interprétation fournie par le cobaye… sans y mettre lui-même trop d’émotions ou d’histoire personnelle.
C’est là que le bât blesse. L’artiste américain Bryan Saunders expose actuellement à la galerie Mika, à Tel Aviv, sa propre interprétation des tests les plus connus de l’histoire de la psychologie. L’exposition s’intitule : «Nous n’avons pas besoin de docteur, nous pouvons faire le test seul.» Ce titre peut sembler gratuitement provocateur, mais non : Bryan Saunders est à mille lieues de dénigrer la psychologie. Il s’avère en réalité qu’il doit beaucoup à certains médecins sans lesquels il ne serait peut-être pas artiste aujourd’hui. Bryan Saunders n’a pas été un enfant modèle et s’il n’est pas mort, il le doit à la prison, aux livres et aux psychologues qui l’ont traité, entre autres. C’est en tout cas ce qu’il raconte en exergue du livre publié à l’occasion de cette exposition atypique et dont je me permets de citer quelques paragraphes.
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