Les praticiens portugais ont entamé mardi une grève de deux jours pour protester contre les coupes budgétaires qui frappent le service public de santé, menacé selon eux par la politique d’austérité.
Plusieurs centaines de médecins en blouse blanche, mais aussi des patients, ont manifesté devant le ministère de la Santé à Lisbonne pour dénoncer le « démantèlement du système de santé » et les fermetures de services dans les hôpitaux publics. « Il faut défendre cette grande conquête de la Révolution d’avril 1974 qu’est le Service national de santé », a déclaré Maria Merlinde Madureira, présidente de la Fédération nationale des médecins (FMAM), à l’origine du mouvement.
« Le gouvernement est en train d’anéantir notre système de santé, on manque d’effectifs et de matériel », a accusé le Dr Claudio Quintaneiro, 31 ans, médecin hospitalier à Figueira da Foz (Centre). Il « compte émigrer en Australie pour travailler dans de meilleures conditions ».
La FNAM a chiffré mardi soir à « environ 90 % » la participation à cette grève qui est soutenue par l’Ordre des médecins et a été suivie surtout par les praticiens hospitaliers. Le ministère a contesté ces chiffres.
Opérations reportées
Un service minimum était assuré dans les services d’urgence, les unités de soins intensifs et les centres de radiothérapie. La grève a toutefois entraîné le report de milliers de consultations et d’opérations chirurgicales. Bettina Schmidt, 50 ans, chirurgienne d’origine allemande qui travaille dans un hôpital à Cascais près de Lisbonne, a ainsi prévu de ne pas opérer ce mercredi. Pour elle, « le gouvernement veut privatiser le service public et va plus loin que les coupes demandées par la troïka » (UE-FMI-BCE) des créanciers du Portugal. Détérioration des conditions de travail dans les centres de soins et hôpitaux publics, suppressions d’effectifs, allongement du temps de travail, coupes salariales... les motifs de mécontentement des médecins ne manquent pas.
Tous assurent qu’il ne s’agit pas d’une grève corporatiste mais d’une mobilisation en faveur du service public et contre les coupes dans le budget de la santé, qui doivent représenter cette année plus de 300 millions d’euros, après déjà plusieurs années d’austérité.
(Avec AFP)
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