LIVRE
L’écrivaine Shereen el-Feki évoque la lente évolution des mentalités depuis les révolutions.
Un «nouvel élan de liberté sexuelle» traverse-t-il le monde arabe ? La Britannique d’origine égyptienne Shereen el-Feki, docteure spécialiste de la sexualité et du sida, l’espère. Après plusieurs années d’enquête, dans son ouvrage la Révolution du plaisir, qui vient d’être traduit en français, elle expose les raisons d’y croire.
Pensez-vous qu’une révolution sexuelle est possible à court terme dans le monde arabe ?
A court terme, non. Si par révolution, on entend une rupture spectaculaire allant vers un nouveau système, ce n’est même pas arrivé sur le plan politique après les soulèvements et conflits de 2011. La sexualité est un sujet encore bien plus complexe que la politique, parce qu’elle implique aussi l’économie, la religion, la tradition et les relations entre genres et générations. Le titre de mon livre est ironique et un peu provocateur. Je parle plutôt d’évolution de fait. On est encore très loin d’une vision où la sexualité serait perçue comme quelque chose de positif
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