La mini-plage dans la cour d’honneur de l’hôpital psychiatrique de Villejuif, le 30 juin 2014 (Ramsès Kefi/Rue89)
Un jeune homme joue à la console de jeux dans les bureaux de la direction pour tuer le temps. Il ne glande pas, il est gréviste et volontaire, comme d’autres, pour occuper les locaux de sa hiérarchie afin d’accentuer la pression sur celle-ci.
Depuis le 2 juin, une partie du personnel de l’hôpital psychiatrique Paul Guiraud de Villejuif est en grève. Elle proteste contre le projet qui vise à faire passer, dès le mois prochain, les journées de travail de plus d’un millier d’agents hospitaliers de 8 à 7h36 et en contrepartie, à leur supprimer 9,5 jours de RTT – sur les 27 dont ils bénéficient actuellement.
Vendredi après-midi, des ambulances ont été refoulées à l’entrée de l’hôpital et redirigées vers d’autres établissements.
Quelques heures plus tard, des grévistes ont décidé de « virtuellement » libérer des centaines de patients en manipulant le système informatique.
A 23h32, Henri Poinsignon, le directeur, a envoyé un e-mail de « haute importance » à tous les agents de Paul Guiraud. Extrait :
« Des incidents graves empêchent à nouveau le fonctionnement normal du dossier patient informatisé, notamment la sortie massive du logiciel CPage [un logiciel qui collecte des renseignements sur les patients, ndlr]. Nos hôpitaux sont ainsi vidés virtuellement et informatiquement, mais aussi juridiquement. »
Il n’y a pas eu d’évasion, mais l’objectif de faire péter un plomb aux chefs est atteint.
« Les hôpitaux vidés informatiquement »
Quand on entre dans le bureau d’Henri Poinsignon – sur la porte duquel les grévistes ont accroché une caricature de lui –, il prend une feuille blanche et dessine un schéma pour résumer l’incident.
Un ou plusieurs individus se sont connectés à CPage, avant de mettre la quasi-totalité des quelque 500 patients de l’hôpital en statut « sortants ».
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