La poignée de main sera-t-elle demain de rigueur chez
le médecin avant de commencer une consultation ? Une récente étude suggère en
tout cas aux praticiens de l’utiliser au-delà de la simple politesse d’usage.
Selon les travaux d'une équipe internationale de recherche publiées dans la
revue américaine PLOS ONE, la vigueur de la poigne serait en effet un bon
révélateur de l'âge biologique, voire de l’état de santé d'une personne.
Pour en arriver à cette conclusion, les démographes
de l'International Institute for Applied Systems Analysis (IIASA) basé à Vienne
(Autriche) se sont basés sur les résultats d'une cinquantaine d'études menées
dans le monde entier sur des groupes de personnes de différents âges. Ils
concluent que la force de la poigne pourrait être l'une des manières les plus
efficaces de mesurer l'âge réel chez les personnes vieillissantes, avec
d'autres bio-marqueurs comme le déclin mental, la tension artérielle, la force
dans les jambes, l'état des artères ou encore la capacité de récupération après
un séjour à l'hôpital. "La poigne est facilement mesurable et on trouve un
grand nombre de données sur ce test dans la plupart des recherches importantes
sur le vieillissement dans le monde", précise l'un des coauteurs, Warren
Sanderson, chercheur de l'IIASA et de l'Université Stony Brook, près de New
York.
Ces travaux montrent également qu'un tel test
pourrait être utilisé pour mesurer l'âge biologique pour le comparer dans
différents groupes de populations, estime-t-il. "Le test de vigueur de la
poigne a notamment montré que les personnes avec un niveau de formation
supérieur vieillissent moins vite que ceux qui ont arrêté leurs études avant le
baccalauréat, précise Serge Scherbov, directeur des recherches démographiques à
l'IIASA, et principal coauteur. " En revanche, le niveau d'étude ne ferait
pas de différence chez les personnes au-delà de 80 ans. Chez les plus jeunes,
la poigne pourrait aussi prédire certains risques de mortalité. Une étude menée
en Suède sur 1,14 million d'adolescents nés entre 1951 et 1976, suivis pendant
25 ans, incline à penser que ceux avec une poigne d'une force inférieure à la
moyenne ont un risque plus grand de mortalité, surtout cardiovasculaire et par
suicide.
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