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samedi 17 mai 2014

Distances





Paris, le samedi 17 mai 2014 – L’autre peut il n’être qu’un objet d’observation, d’investigations ? Cette question de la « distance » avec le sujet examiné est au cœur de l’éthique et de la pratique médicale. Cette « distance » qui permet la réflexion empêche-t-elle l’empathie ? Longtemps, certains êtres n’ont été traités que comme des objets d’études. Il en fut ainsi par exemple des « tatoués ». Les inscriptions que de nombreux anciens bagnards avaient choisi de marquer sur leur peau avaient inspiré à certains scientifiques du XIXème siècle de savantes réflexions sur la criminologie et en filigrane sur la prédestination. Ainsi, la distance avec leurs sujets d’étude leur faisait lire les tatouages comme des instruments permettant de prédire la dangerosité ! Que disent-ils en réalité ces tatouages ? C’est une des questions effleurées par la belle exposition proposée par le Quai Branly à Paris qui comme souvent est riche de diversité et nous offre l’occasion de prendre de la distance avec la perception antique et moderne du tatouage, pour en découvrir les autres portées symboliques à travers le monde. 

Si c’est un fou…


Distance. C’est un terme qui semble peser sur les débuts de la psychiatrie. Sur ces années où le patient était laissé, quasiment nu, au milieu d’un amphithéâtre de carabins et mandarins, devisant sur la « folie » du sujet, comme s’il était à peine présent. Cette époque est retracée par l’exposition Charcot présentée à l’Eglise Saint Louis de l’hôpital de la Pitié Salpetrière. Intitulée « Une vie avec l’image », cette manifestation donne à voir des dessins, des aquarelles, des textes de Charcot où toujours est interrogée cette question de la distance, de son franchissement. L’exposition et ces différents axes (chronologique et thématique) met également en rapport les œuvres du médecin avec celles d’artistes contemporains, abolissant les frontières, les distances entre la science et l’art, mais aussi celles entre le présent et le passé, puisque l’un des temps forts de cette manifestation est l’évocation d’une leçon de Charcot. 




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