Noël réserve bien des surprises. Il y a quelques semaines, est arrivée à mon courrier une brochure au titre surprenant : « Regard chrétien sur l'évaluation du collaborateur ».
Il y aurait donc une façon chrétienne d'évaluer et d'être évalué. Et l'évaluation étant l'antichambre de l'augmentation, la paie serait donc également appréciée à l'aune de valeurs chrétiennes ?
Il était urgent de me mettre au fait. Car avoir un patron chrétien demeure la situation la plus fréquente en France, si le taux de fidèles est le même dans cette fraction de la population que dans la société en général.
UN RÊVE
Plus d'un Français sur deux (58 %) se déclare en effet chrétien, selon l'enquête publiée en mars par l'Institut CSA. Etait-ce donc faute d'avoir connu la méthode – les voies divines m'étant assez obscures – que j'avais peut-être raté des occasions, fait des faux pas ?
Que nenni. Mieux aurait-il fallu, au contraire que je croise davantage de ces dirigeants tout au long de ma vie professionnelle. Le « regard chrétien sur l'évaluation du collaborateur » est un rêve que l'on ne peut que souhaiter récupérer dans son petit soulier.
Il souligne que l'évaluation est « un lieu de reconnaissance de la personne par excellence ». Il peut être « l'occasion pour l'évaluateur de démontrer sa maturité, sa capacité à faire progresser, un moment si nécessaire de courage et de sanctions expliquées, la transmission d'une motivation, d'une envie de créer, de contribuer à une action commune, de se dépasser… Il ne devrait pas être le pointage des faiblesses… mais s'intéresser d'abord aux forces ». Et enfin, l'évaluateur doit aussi « accréditer le droit à l'erreur comme contrepartie de la prise de risque (…), libérer les énergies ».
MAGIE DE NOËL
Autant de principes également revendiqués par certains gourous du management – chrétiens ou pas –, mais dont il faut bien reconnaître qu'ils sont peu appliqués.
Pour une fois, croyons donc au miracle ou à la magie de Noël. Et faisons le voeu que le mouvement « Les entrepreneurs et dirigeants chrétiens », éditeur du livret, fasse tache d'huile. Que ses préconisations adoptées par les quelque 2 500 patrons membres de cette association le soient aussi par la majorité des dizaines de millions de dirigeants que compte la France. Qu'ils croient ou non en un être suprême, quel qu'il soit.
Et, d'ici là, joyeux Noël et bonne année !
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