Le 16 décembre, une « conférence de citoyens » formée de 18 personnes rendait son Avis après s’être réunie durant quatre week-ends pour « réfléchir sur les conditions de la fin de vie ». Elle y recommandait de légaliser l’assistance au suicide et ce qui est couramment qualifié d’euthanasie, à condition qu’elles soient pratiquées à la demande expresse d’ une personne atteinte de maladie incurable (1). L’euthanasie sans consentement de la personne serait même tolérée à certaines conditions.
De telles recommandations peuvent surprendre. Elles sont pour le moins dépourvues de nuances, et l’on peut s’interroger sur le processus de leur élaboration.
Le bien-fondé d’une « conférence de citoyens »
Était-il nécessaire d’organiser une « conférence de citoyens » sur la fin de vie ? Certains disent que c’était une étape indispensable imposée par la législation avant toute éventuelle modification de la loi sur la fin de vie. C’est plus que douteux. La loi de 2011 « relative à la bioéthique » impose, certes, d’organiser des « états généraux » avant « tout projet de réforme sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé ». Ils auraient donc indéniablement dus être organisés avant le changement des dispositions législatives concernant la recherche sur l’embryon. Or, le législateur s’en est totalement dispensé. Les débats actuels portent sur les droits des malades, le suicide et l’euthanasie, ce qui ne met guère en jeu les « progrès de la connaissance » !
A défaut d’être nécessaire, était-ce souhaitable ? Un panel de citoyens formé de 15 à 20 personnes choisies par un institut de sondage ne peut aucunement prétendre être « représentatif ». L’IFOP, qui avait été choisi pour sélectionner le groupe de citoyens, le reconnaît clairement en se contentant d’affirmer que « le panel a été recruté pour refléter au mieux la diversité de la population française ». « Au mieux », compte-tenu des contraintes liées à cette manière de procéder. Cette diversité, pour être vraiment représentée, aurait nécessité la tenue de véritables « états généraux », c’est-à-dire de multiples rencontres de différents types et la rédaction d’un rapport de synthèse des opinions émises.
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