La demande en psychiatrie infanto-juvénile augmente régulièrement, tandis que les moyens des équipes soignantes diminuent.
«La pédopsychiatrie, c’est ce qui reste quand on ne sait plus que faire !» Sous forme de boutade, Marie-Noëlle Gaudeul, 41 ans, pédopsychiatre à l’hôpital de Pau et Orthez (Pyrénées-Atlantiques), ne cache pas son désarroi face au nombre croissant de parents et d’enseignants qui s’adressent à la psychiatrie.
«Il y a encore vingt ans, lorsqu’un gamin était violent à l’école ou pétait un câble à la maison, on le conduisait chez les gendarmes et ceux-ci lui rappelaient la loi… Aujourd’hui, on l’emmène chez le psychiatre», poursuit cette soignante, qui reconnaît que la plupart de ces enfants en difficulté relationnelle ou en échec scolaire souffrent «d’abord» d’un manque de cadre éducatif et de sécurité affective.
Selon elle, parmi les centaines d’enfants et adolescents qu’elle reçoit chaque mois pour une première consultation, le tiers seulement relèvent vraiment de la psychiatrie pour des pathologies sévères (autisme, psychoses…) ; un autre tiers nécessitent un suivi psychologique ou psychothérapeutique pour des troubles de type névrotique (phobies, obsessions, somatisation, dépression…), mais, les séances n’étant pas remboursées par la Sécurité sociale, les familles modestes préfèrent se tourner vers les services publics de psychiatrie ; et le troisième tiers regroupe des enfants ayant des problèmes de comportement qui ne sont pas d’ordre psychologiques à proprement parler…
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