Andy F., jugé en appel pour le meurtre de ses parents et de ses deux petits frères en 2009, a à nouveau été jugé irresponsable, vendredi 13 décembre, par la cour d'assises des mineurs des Bouches-du-Rhône, comme en première instance. En novembre 2012, il avait également été déclaré « pénalement irresponsable »: son discernement était, selon les juges, « altéré » lorsqu'Andy, alors âgé de 16 ans, avait tiré avec un fusil à pompe sur son père, sa mère et ses petits frères de 10 ans, à Porticcio en Corse-du-Sud.
Jeudi, l'avocat général, Gilles Rognoni, avait requis de douze à quinze ans de réclusion, après avoir relevé un certain nombre de mensonges de l'accusé, mais avait souhaité tenir « compte de l'altération du discernement », après une succession à la barre d'experts psychiatres aux avis très divergents sur la question de sa responsabilité.
« Il a menti sur pas mal de points », avait expliqué le représentant du parquet, soulignant les incohérences entre les déclarations de l'accusé lors de l'enquête – par exemple l'affirmation de ne pas avoir touché au corps de ses parents – et les expertises balistiques et médico-légales – qui ont dans ce cas démontré le contraire.
« JE LES AIME ENCORE »
Comme en première instance, les avocats des parties civiles, des parents de l'accusé, avaient plaidé pour que la culpabilité du jeune homme soit retenue. Les avocats de la famille maternelle comme paternelle ont insisté sur les « mensonges » et les« dissimulations » du jeune homme. Les avocats des parties civiles ont également tenté de mettre à mal l'image d'une famille parfaite décrite par l'accusé, évoquant un père autoritaire, une mère un peu soumise, un cocon familial dont Andy voulait s'extraire, ainsi que de la jalousie envers ses frères.
A l'énoncé du verdict, les parties civiles ont fait part de leur déception. « La famille est frustrée une fois de plus, elle n'a toujours pas eu d'explications, a réagi Jean-Michel Mariaggi, avocat de la famille maternelle. Il n'y a pas eu un mot d'Andy. Ce ne sont pas des condoléances de circonstances pré-fabriquées pour les besoins de l'audience et manquant totalement de sincérité qui convaincront sa famille. »
De son côté, Andy est resté impassible à l'énoncé du verdict, avant de sangloter, prostré, quelques minutes plus tard. Le jeune homme avait expliqué son geste par « une irrésistible pulsion »juste après avoir commis ce quatruple meurtre, et avait reconnu les faits lors de son premier procès : « J'aimais mes parents, j'aimais mes frères. Je les aime encore. Je sais que c'est moi qui ai fait ça mais je ne le voulais pas », avait-il déclaré en novembre 2012, juste avant d'être acquitté.
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