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mardi 17 décembre 2013

Est-ce que s’appeler Brady influence le rythme cardiaque ?

17/12/2013

Un « déterminisme du patronyme » influent sur le choix de la profession, est déjà notoire. Le fait est documenté par Pelham et coll., qui écrivent dans leur étude que « les individus ont une préférence pour des sujets, objets ou choses qui sont connectés à leur identité (self-connected) ». Et qu’ils ont, de manière disproportionnée, une propension à choisir des carrières dont la dénomination est étroitement assonante à leur nom.
Sous le titre : « Le groupe des Brady, de nouvelles preuves du déterminisme du nom sur la santé des patients : une étude rétrospective de cohorte fondée sur la population », John Keaney et coll. (Hôpital Universitaire de Dublin) publient des nouveaux résultats dans la « Christmas Edition », du British Medical Journal.

Significativement plus élevée

Des chercheurs de Dublin ont voulu savoir si le patronyme d’une personne est à même d’influer sur sa santé. Ils avaient sous la main une collection de personnes se nommant « Brady », ce qui tout naturellement les a amenés à se poser la question : « ceux qui sont Brady de par leur nom, le sont-ils également par nature ? » Et poussant plus avant sur un plan médical, « les Brady ont-ils plus souvent des bradycardies ? »
Une base de données d’un hôpital entre 2007 et 2013 a été utilisée, riche d’une liste de 579 Brady. Par ailleurs, il y a eu 10 122 pacemakers posés de au cours de la période.
L’âge moyen des receveurs de pacemakers est de 77 ans. Et, 0,8 % des appareils ont été mis en place chez des personnes nommées Brady.« La proportion des receveurs se nommant Brady parmi ceux chez qui un pacemaker a été posé est de 1,38 %. Elle est significativement plus élevée que chez les non Brady (0,61 %) », calculent ces auteurs.

Les Fatt et les Lowe

C’est la première fois qu’une étude démontre un lien entre le patronyme d’un groupe d’individus et leur état de santé, observent les auteurs. Ils émettent l’hypothèse que « le lien entre Brady et la bradycardie pourrait être un héritage familial de dispositions génétiques ».
Keaney et coll. ajoutent que « le phénomène " Brady-bradycardie " peut éventuellement être attribué à une augmentation du taux de bradykinine (qui diminue le rythme cardiaque chez l’animal) ».
Et tout naturellement les chercheurs de conclure que le nom d’une personne est à même d’influer sur des aspects de sa santé. Un résultat qui « doit inciter à des investigations plus poussées sur le même terrain ». Ainsi, pourrait-on rechercher s’il y a plus d’obésités dans les familles nommées Fatt, et s’il y a un surplus de dépressions chez les Lowe. Voire, si ces recherches aboutissent, développer des programmes de santé publique « de dépistage selon le nom dans des familles à risque ».
› Dr BÉATRICE VUAILLE

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