Les auteurs de l'amendement au projet de loi pour l'égalité entre les femmes et les hommes y voient «une façon de réaffirmer ce droit» à l'avortement.
La femme enceinte qui «ne veut pas poursuivre une grossesse», et non comme précédemment «que son état place dans une situation de détresse», peut «demander à un médecin l’interruption de sa grossesse», selon un amendement socialiste au projet de loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Ce projet de loi, examiné mercredi en commission des Lois, sera débattu en première lecture à l’Assemblée nationale à partir du 20 janvier, sur la base du texte ainsi remanié.
Quelque 35% des femmes en France recourent à l’IVG au moins une fois dans leur vie. L’idée d’une «détresse» ne «correspond pas à la situation des femmes», a fait valoir la députée PS Axelle Lemaire, co-auteure de l’amendement. Changer ainsi la rédaction issue de la loi Veil légalisant l’avortement est aussi«une façon de réaffirmer ce droit», pour Barbara Romagnan (PS), et «ne remet en question aucun des compromis sociaux, politiques ou philosophiques» de l’époque, selon le rapporteur du projet de loi, Sébastien Denaja (PS).
Mais, selon Jean-Frédéric Poisson, député UMP des Yvelines et président du Parti chrétien-démocrate (PCD), le droit ne doit pas «courir après les évolutions sociales». Cette modification «introduit l’idée que l’IVG serait un droit comme un autre», a renchéri Philippe Gosselin (UMP), autre membre de l’Entente parlementaire pour la famille.
Une députée de son groupe, Françoise Guégot, a cependant voté en faveur de ce changement, considérant que l’avortement est «une liberté essentielle pour la femme». Marie-Jo Zimmerman (UMP), vice-présidente de la délégation aux droits des Femmes de l’Assemblée, a fait de même. Marie-George Buffet (Front de gauche) a également défendu cette évolution, en affirmant que «l’avortement est un droit, ce n’est pas une solution à une situation de détresse».
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