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u’un sujet confie le plus secret de ses pensées à un psychanalyste parce qu’il en souffre et que l'analyste puisse y faire quelque chose, c’est l’enjeu d’une psychanalyse. C'est une rencontre. Madame Onkelinx, ministre de la santé et le Parlement veulent réglementer l’exercice des professions de la santé mentale. La sécurité du patient est évoquée. Pour garantir qu'une rencontre analytique soit opérante et efficace, ce n'est pas une question de diplôme. Il faut qu’une confiance s’installe, cela s’appelle le transfert. Car l'analyste formé ne rencontre pas seulement une personne qui lui parle. Il s'agit d'attraper, dans la rencontre, une chose un peu obscure qui est en nous et qui insiste au-dela du langage et de la culture. Cela ne se force pas, mais cela peut s'attraper. Le psychisme humain est complexe, mais il peut se lire et s’interpréter, depuis Freud, à condition que l'analyste ait fait lui-même l'expérience d'une analyse poussée jusqu'à son terme. C'est notre exigence de formation depuis Freud.
Le très beau film d’Arnaud Desplechin, Jimmy P, toujours visible dans les salles, en témoigne. Une histoire vraie. Celle d’un analyste et ethnologue, Georges Devereux.
L’os du film, c’est la lecture que fait celui-ci des symptômes de Jimmy P., un indien blackfoot qui se retrouve dans une clinique militaire après la seconde guerre mondiale. Angoisse, alcoolisme, violence, inhibition avec les femmes, refus de la paternité. Devereux, lui aussi, atypique, porte un nom français, mais c'est un juif hongrois qui a fui l’Europe pour les raisons que l’on sait. Sa formation, laïque, va bien au-delà de la psychologie ou la médecine. Même s’il a vécu chez les indiens, il est là pour cerner ce qui se passe chez son analysant et qui va au-delà de sa culture indienne. Qui va au-delà même de son traumatisme de guerre. Un savoir se dépose chez Jimmy P. qui peut commencer à changer sa vie. Car il a rencontré en Devereux une fonction qui s’appelle le désir de l’analyste. Et qui lui permet de savoir ce qui se passe dans son inconscient. Loin de tout programme de rééducation. Un désir qui ne se transmet pas à l’université, mais qui est issu de la cure personnelle de l’analyste. C'est parce qu'il a pu cerner cette chose en lui-même qu'il est formé de la meilleure façon, avec tout le sérieux nécessaire. Comme il se pratique dans nos écoles et sociétés de psychanalyse depuis qu'elles existent.
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