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mardi 30 avril 2013

Schizophrénie: un nouveau départ pour Richard

Richard, qui souffre de schizophrénie, déménagera et vivra bientôt de façon autonome dans son nouvel appartement. (photo: pacophoto.ca)
Richard, qui souffre de schizophrénie, déménager
 et vivra bientôt de façon autonome dans 
son nouvel appartement. (photo: pacophoto.ca)
« Je pensais que c'était normal, d'entendre des voix. Je voyais ça dans les bandes dessinées quand j'étais jeune, la petite voix du diable d'un côté et de Dieu, de l'autre.»
Après avoir habité neuf ans dans un appartement supervisé et géré par l'Institut en santé mentale de Montréal (ISMM) à Pointe-aux-Trembles, Richard, schizophrène, s'apprête à voler de ses propres ailes et vivre seul dans une habitation à loyer modique (HLM).
L'homme de 47 ans a appris qu'il souffrait de cette maladie mentale lorsqu'on l'a conduit à l'Institut Philippe-Pinel de Montréal. Richard s'était isolé dans le bois et a enterré des armes à feu qu'il possédait, sans se souvenir où elles se trouvaient.
« J'ai travaillé six ans dans l'armée et j'ai perdu mon emploi, ma conjointe m'avait laissé. Je suis donc allé vivre seul dans le bois. J'allais seulement une fois par mois au marché du village. Ma famille s'inquiétait de mon état. Un jour, les policiers m'ont appelé. Ils m'ont dit que j'avais rien fait de mal. Ils voulaient m'aider », raconte Richard.
Une fois arrivé à l'Institut Pinel, les médecins lui ont donné le diagnostic de schizophrène affectif. On lui a prescrit des médicaments et c'est là qu'il s'est aperçu qu'il n'entendait plus ses fameuses voix. « J'avais l'impression que Dieu m'avait abandonné », se souvient-il.
En plus de sa maladie, Richard avait l'habitude de fumer un joint chaque soir, avant de se coucher. Il lui arrivait aussi de consommer des drogues dures, comme de la mescaline ou du GHB.
Richard a donc séjourné pendant plus d'un an à l'Institut Pinel avant de se retrouver en appartement supervisé. « J'étais content d'arriver ici, de pouvoir me faire à manger à l'heure que je voulais », soutient-il.
Les 22 locataires de cette ressource d'hébergement participent à des activités de réinsertion socioprofessionnelle auprès de certains organismes, trois fois par semaine, et se réunissent souvent lors de cafés-rencontre et diverses sorties organisées par des intervenants, qui assurent une présence dans l'immeuble 24 heures sur 24.
Éviter la rechute
Richard est très emballé à l'idée de déménager. Il a déjà préparé ses cartons et pense à tout ce qu'il aura le droit de faire. « Ma copine va pouvoir dormir chez moi et je n'aurai plus de coloc! », se réjouit-il.
Cependant, Richard est conscient que ce ne sera pas toujours facile de mener une vie autonome. Il devra constamment lutter contre ses envies de consommer et devra continuer à prendre sa médication quotidiennement.
« Je ne veux pas leur [la famille] faire revivre ça, insiste-t-il. Je ne me considère pas comme étant guéri. C'est toujours un travail continuel que je devrais faire sur moi-même. »
Michel Desrosiers, intervenant à la ressource d'hébergement supervisé, dit que la plupart des anciens locataires sont malheureusement retournés à l'hôpital pour traiter une psychose, après avoir retrouvé leur autonomie.
Pour éviter cette situation, Richard prévoit rencontrer un médecin une fois par semaine. Pour se donner une motivation supplémentaire, il a fait la promesse à son fils de ne plus retoucher à la drogue. Dans sa nouvelle vie autonome, il compte aussi passer plus de temps avec ses deux enfants.
Richard envisage même utiliser son expérience de vie et devant pair aidant en santé mentale. « Je veux montrer à d'autres gens qu'on peut s'en sortir », conclut-il.

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