Patients psychiatriques : ne pas renoncer à les faire maigrir
L’obésité est-elle un moindre mal chez les patients souffrant d’une maladie psychiatrique grave ? Ce n’est certainement pas l’avis de chercheurs américains qui montrent dans une étude contrôlée publiée dans leNew England Journal ofMedicine que des programmes d’amaigrissement inspirés des thérapies cognitivo-comportementales sont efficaces dans cette population vulnérable 2 fois plus à risque d’obésité que la population générale. Au terme d’un suivi de 18 mois, le groupe intervention qui comprenait à la fois des sessions de groupe et individuelles ont perdu davantage de poids, - 3,2 kg en moyenne, par rapport au groupe témoin.
Des conseils simplesL’objectif du groupe intervention visait à réduire l’apport calorique en évitant les boissons sucrées et la « junk food », en particulier les bonbons et les en-cas riches en graisses, en mangeant au moins 5 fruits et légumes par jour, en choisissant des portions plus petites et des en-cas diététiques et en participant à des séances d’exercice de gymnastique d’intensité modérée.
Sur les 291 participants, 58,1 % étaient atteints de schizophrénie ou de troubles schizoaffectifs, 22,0 % de maladie bipolaire et 12,0 % de dépression majeure. L’indice de masse corporelle (IMC) était de 36,3 et le poids moyen de 102,7 kg. La différence de perte de poids entre les deux groupes s’est creusée à chaque rendez-vous (6, 12 et 18 mois) en faveur des programmes d’amaigrissement. Dans le groupe intervention, 37,8 % des participants ont perdu ≥ 5 % de leur poids initial, par rapport à seulement 22,7 % dans le groupe témoin. HTA, diabète de type 2,dyslipidémies, les patients psychiatriques présentent de nombreuses maladies liées au surpoids. Alors que les maladies cardio-vasculairessont la première cause de décès chez ces sujets, leur taux de mortalité est 2 à 3 fois supérieur à celui de la population générale.
› Dr I. D.
New England Journal of Medicine, 2013; 368:1594-602.
24/04/2013
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