Aux urgences, le plan Touraine « ne remplacera pas les lits manquants », selon l’AMUF
Le programme national d’amélioration de la gestion des lits présenté vendredi 26 mars par Marisol Touraine est loin de satisfaire les urgentistes de l’AMUF. Dispositif conçu pour désengorger les urgences de 150 établissements, ce« nouveau gadgetne remplacera pas les lits manquants », déplore l’association présidée par le Dr Patrick Pelloux.
« Si le concept de "bed manager" ou gestionnaire de lits peut s’avérer pertinent dans l’hôtellerie, il n’est pas adapté à l’hôpital », argumentent les urgentistes.
Pour l’AMUF, la ministre de la Santé se trompe de combat. L’engorgement des urgences n’est pas dû à une mauvaise gestion des lits d’aval – même si « des mesures d’organisation sont toujours utiles » – mais « au manque de lits de médecine, notamment pour les patients âgés ». En cause : « la fermeture massive de lits et les suppressions de postes depuis des années ».
Patients boomerangs
L’AMUF constate que « pour faire de la place [dans les services d’urgence], de nombreux patients sont mis à la porte de l’hôpital trop précocement et y reviennent 24 à 48 heures plus tard dans un état dégradé ».
Au-delà de ces « patients boomerangs », l’AMUF s’inquiète de la qualité de la prise en charge globale des patients dans les services d’urgence. « Des milliers de lits seront de nouveau fermés cet été pour que les personnels puissent partir en vacances, prédit l’association. Comme il n’y a plus de crédits pour des emplois saisonniers, nous serons de nouveau dans des situations inacceptables avec des patients attendant des heures sur des brancards qu’un lit se libère. »
Que faire ? L’AMUF demande « l’ouverture de véritables négociations avec les urgentistes de terrain ». « La question des moyens est incontournable et […] les seules mesures d’organisation ne peuvent suffire », conclut l’organisation.
› ANNE BAYLE-INIGUEZ
30/04/201
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