Paris : un cortège rouge et blanc contre «la casse» des services publics
4 avril 2013
A l'appel de Force Ouvrière (FO) des milliers de fonctionnaires territoriaux et hospitaliers ont manifesté jeudi à Paris contre le futur projet de loi de décentralisation.
Plusieurs milliers de fonctionnaires territoriaux et hospitaliers ont manifesté jeudi à Paris à l’appel de Force Ouvrière (FO) pour dénoncer «l’austérité» et «la casse» des services publics.
Venus de toute la France, les fonctionnaires FO, au nombre de 1 900 selon la police, 6 à 7 000 selon les organisateurs, ont formé un long cortège rouge et blanc, aux couleurs de leur centrale, entre la gare Montparnasse et la place Vauban, non loin du ministère de la Santé.
Fonctionnaires territoriaux et hospitaliers ont des inquiétudes différentes mais des revendications communes: revenir sur le blocage des salaires, résultat du gel du point d’indice, améliorer les conditions de travail, arrêter les suppressions d’emploi.
Les territoriaux FO redoutent les conséquences du futur projet de loi de décentralisation, qui va entraîner, selon eux, un recul du service public. «On nous dirige vers des statuts locaux» a affirmé Yves Kottelat, secrétaire général-adjoint de la Fédération FO ses services publics.
«Ils se servent de l’intercommunalité pour supprimer des emplois», a dénoncé Thierry Rocton, employé à Nantes (Loire-Atlantique) dans le service municipal des espaces verts. Dans la ville longtemps dirigée par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le gardiennage de nuit et la fourrière ont été privatisés, le Château des Ducs de Bretagne est devenu une société d’économie mixte, et «on a des craintes pour le Musée des Beaux-Arts», énumère-t-il.
«Les personnels sont épuisés»
Au niveau des rémunérations, la part des primes prend de plus en plus d’importance, par rapport au salaire a souligné Rocton. «C’est inquiétant pour les retraites», a-t-il commenté, les primes n’étant prises en compte que partiellement pour le calcul des pensions.
Les fonctionnaires hospitaliers insistent sur la surcharge de travail due au manque de personnel. «Les personnels sont épuisés, nous fonctionnons grâce à l’aide de médecins malgaches et d’infirmières roumaines», a témoigné Marie Bunlon, cadre de santé dans le petit hôpital d’Evaux-les-Bains, une ville thermale de la Creuse.
Justifiant que FO soit la seule organisation à manifester, le secrétaire-général de la fédération Didier Bernus a déclaré: «nous avons décidé de prendre l’initiative, nous prenons date». Une convergence de vues existe toutefois entre les fédérations des services publics FO et CGT, qui s’est traduite dans un appel commun à la journée d’action interprofessionnelle du 5 mars dernier.
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