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dimanche 7 avril 2013

Les Français prêts à une réforme du système de santé, un marché juteux pour le privé

Les Français auraient pris conscience de la nécessité d’un changement du système de santé, affirme le 2e baromètre du cabinet Deloitte et de l’institut Harris Interactive. L’étude, fondée sur les réponses de 2 000 personnes à un questionnaire autoadministré, du 7 au 18 février, fait le point sur les perceptions et attentes de la population, dessinant un secteur porteur pour les acteurs privés.

Si elles sont plus des 2/3 (71 %) à estimer que la France offre un accès facile aux soins, les personnes interrogées s’inquiètent d’une détérioration du fonctionnement du système médical (74 %) et de la qualité du service (68 %). Le tableau est similaire pour la Sécurité sociale : 2/3 constatent depuis un an une dégradation des remboursements de l’assurance-maladie.
Les Français sont de plus en plus nombreux à noter une augmentation des dépenses de santé. Selon ce sondage, 48 % d’entre eux auraient renoncé à des soins cette année, en raison de leur coût (30 %), et dans une moindre mesure, des temps d’attente. Parmi ceux qui touchent moins de 20 000 euros par an, ce taux s’élève à 75 %.

Des efforts, voire des hausses de cotisations

Avant de mettre la main au porte-monnaie, les Français se disent disposés à modifier leur comportement pour réduire les coûts des dépenses de santé et plus largement, pour faire évoluer le système.
Ils sont majoritairement favorables au partage de données informatiques sur la santé (78 %), ainsi qu’à l’utilisation de consultations et prescriptions à distance et de dispositifs médicaux communicants.
Pour réduire le trou de la Sécu, les Français sont 56 % à refuser les leviers classiques comme des hausses de cotisations ou des baisses de remboursements. Néanmoins 34 % sont prêts à davantage cotiser.
Ils sont aussi 83 % à déclarer recourir systématiquement aux génériques. Près de 60 % s’engageraient à ne consulter que les médecins en secteur I et autant que possible les centres de soins.

Un beau créneau pour le privé

Les assureurs et complémentaires semblent avoir le vent en poupe, suggère l’étude. Si le monopole de la Sécurité sociale venait à être remis en cause, plus d’1/4 des Français envisagent de quitter le système de base au profit d’une assurance-maladie 100 % privée. Selon Michel Sebbane, associé conseil secteur public chez Deloitte, les adhérents au régime des indépendants ou à celui de l’Alsace Lorraine seraient les plus tentés par cette option.
Enfin les Français semblent attendre de leur assureur des services en matière de santé, au-delà de son rôle de payeur. 27 % d’entre eux estiment que l’accès à un réseau de professionnels de santé est un des critères déterminant de la qualité d’une complémentaire.
Les plus fortes attentes se concentrent notamment autour de la prévention : près de 7 personnes sur 10 estiment que l’assurance-maladie doit être l’un des leviers des politiques de prévention. Les services de prévention santé sont plebiscités par près de 40 % des sondés comme moyen de fidélisation. Mais ils restent méconnus : 60 % d’entre eux ne savent pas si leur contrat implique de tels services.
› COLINE GARRÉ
 04/04/2013

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