Valse annoncée dans le monde de la santé
Un grand mouvement se prépare à différents échelons au sein du monde de la santé, quatre mois après l’arrivée de la gauche au pouvoir.
• Les grandes directions ministérielles
François-Xavier Selleret, le directeur général de l’offre de soins (DGOS), devrait être remplacé par Jean Debeaupuis fin septembre ou début octobre. L’ancien « dircab » de Xavier Bertrand, 39 ans, n’aura fait qu’un passage éclair à la DGOS ; il peinerait à se trouver une porte de sortie. La gauche n’entend pas lui faire de cadeau, jugeant sa nomination à laDGOS, trois mois avant l’élection présidentielle, très politique. Celui qui devrait lui succéder dirige le CHU de Grenoble. Jean Debeaupuis est énarque, polytechnicien et IGAS. Il est surtout politiquement « dans la ligne », après être passé par les cabinets de Pierre Bérégovoy et deMartine Aubry.
Deux autres personnalités nommées durant le quinquennat Sarkozyseraient menacées : Christian Anastasy, directeur de l’ANAP (Agence nationale d’appui à la performance hospitalière), et Frédéric vanRoekeghem, directeur de la CNAM. Reconduit dans ses fonctions en 2009 pour une durée de cinq ans, « Rocky » pourrait voir son mandat prochainement écourté. A contrario, le directeur général de la santé,Jean-Yves Grall, et Thomas Fatome, le directeur de la Sécurité sociale, semblent pour le moment à l’écart du grand mercato.
• Les Agences régionales de santé
Deux ARS ont déjà changé de pilote cet été (Aquitaine et Limousin). Le jeu de chaises musicales devrait s’intensifier dans les prochaines semaines. Chantal de Singly, actuelle DG de l’ARS de la Réunion, devrait être nommée en Midi-Pyrénées. Sans être donné partant, le DG de l’ARS Rhône-Alpes, Christophe Jacquinet, serait en posture inconfortable, étant trop marqué à droite dans une région profondément de gauche.
• Les CHU
Aux Hospices civils de Lyon (HCL), le directeur général Daniel Moinard, atteint par la limite d’âge, prendra sa retraite fin octobre. Son jeune adjoint, Julien Samson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, serait sur le point de rejoindre l’industrie. D’autres départs sont attendus cet automne à la tête des CHU de Marseille (AP-HM) et de Bordeaux. Du mouvement pourrait également intervenir à la direction de deux CHU en grande difficulté, Dijon et Montpellier. Le gouvernement pourrait profiter de ces départs en série pour nommer des femmes à la tête des hôpitaux universitaires.
› DELPHINE CHARDON
lequotidiendumedecin.fr 30/08/2012
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