02-09-2012
Commentaire critique de Sarah Chiche paru dans LE CERCLE PSY mars 2012
On ne trouvera pas en ouverture de cet ouvrage sur la clinique psychanalytique de l’exclusion ces anecdotes déchirantes, où la description aussi minutieuse que complaisante des plaies luisantes d’un pied gangréné au bout d’un corps réduit tout entier à l’état de guenille, impressionne la rétine mais n’est pas nécessairement au service de l’élaboration. Certes, on le verra plus loin, ces portraits sont dans le livre – mais à leur juste place. Car ici, il ne s’agit pas de s’apitoyer ni de se laisser fasciner « devant des corps meurtris par l’exclusion, piège dans lequel trop de cliniciens tombent », mais bien de penser la façon dont l’exclusion et la précarisation affectent le rapport qu’un individu a à son corps, à son nom et à sa langue, de témoigner de pratiques de soin concrètes mais aussi de leurs limites, et de réfléchir sur les façons possibles de s’équiper psychiquement pour pouvoir accueillir et écouter d’où parlent les exclus ou les errants.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire