Malgré leur place importante en psychiatrie, des incertitudes planent encore sur l’épidémiologie des épisodes dépressifs majeurs (EDM) et notamment l’influence de l’environnement : ainsi les contrées « hyperboréales » (comme le Grand Nord canadien, proche du cercle Arctique) sont-elles plus ou moins propices aux dépressions que les régions de latitude moins élevée ? Et la vie citadine prédispose-telle davantage à ces troubles que la vie en milieu rural ?
La France n’est pas le seul pays où les prescriptions d’antidépresseur augmentent régulièrement. C’est aussi le cas au Canada, au USA et au Royaume-Uni, où le nombre de boîtes d’antidépresseurs délivrées a augmenté de près de 7 % entre 2014 et 2015, plus que pour n’importe quelle autre classe thérapeutique. L’un des facteurs suspectés de contribuer à cette augmentation est la prescription hors AMM de certaines molécules, qui concernerait près d’un tiers des prescriptions en soins primaires.
Les extrêmes prématurés [EP], qui naissent à < 25 semaines, soulèvent toujours le même dilemme : peut-on améliorer leur taux de survie sans accroître le taux de séquelles neuro-développementales ? Une étude nord-américaine décrit le devenir à moyen terme de 4 274 EP de 22 à 24 sem., nés vivants de 2000 à 2011, dans 11 centres périnatals de niveau 3, universitaires (1).
A l’âge corrigé de 18-22 mois, deux tiers des EP étaient décédés, et le tiers restant a passé un examen neurologique et les tests des échelles de Bayley (version II, puis III à partir de 2006) afin d’identifier d’éventuelles séquelles neuro-développementales.
Chaque mois, Libération fait le point sur les histoires qui ont fait l’actualité des femmes, de leur santé, leurs libertés et leurs droits. Dix-huitième épisode : février 2017. Si vous avez manqué l’épisode précédent, il est ici (et tous les autres sont là).
Santé
Quand la santé des femmes est prise à la légère
Dans les médias, dans la presse, on parle de plus en plus souvent de sujets liés à la santé des femmes. L’épisiotomie, pratique qui consiste à couper pendant un accouchement une partie de la paroi vaginale pour permettre au bébé de passer plus facilement (et surtout à l’équipe médicale de faire son travail plus aisément), est ainsi de plus en plus critiquée comme un acte dispensable et néanmoins souvent imposé aux femmes. Les gynécologues qui traitent par-dessus la jambe (vous l’avez ?) les plaintes de leurs patientes sur leurs douleurs liées aux règles par exemple sont de plus en plus souvent épinglés. L’endométriose, maladie jusqu’à récemment peu connue et qui provoque d’intenses douleurs gynécologiques, est apparue sur le devant de la scène. Bref, en matière d’information comme de libération de la parole, des progrès sont faits chaque jour. Mais… lorsque l’on sort des sujets gynécologiques, ils se font moins sentir.
Patrice Huerre est pédopsychiatre, coauteur de La France adolescente (Lattès, 2013) et de La Prépa sans stress (Hachette Littératures, 2009), écrit avec son fils Thomas. Entretien à l’approche d’O21/s’orienter au 21e siècle à Paris, dont il sera l’un des invités, samedi 4 et dimanche 5 mars à la Cité des sciences et de l’industrie.
Comment le contexte de l’orientation des jeunes vers les études supérieures a-t-il changé ces vingt dernières années ?
Il y a certains éléments constants du côté des doutes et des questions liées à l’âge, mais aussi d’importants changements : l’avènement d’Internet, la mondialisation, la comparaison qui se fait de plus en plus entre les cursus d’un pays à l’autre, l’évolution des critères d’appréciation des qualités professionnelles… On constate aussi une accélération des mutations qui affectent le monde, dans tous les domaines, de l’industrie aux technologies, qui font que la capacité d’anticipation se réduit considérablement. On ne peut plus rester dans le calcul qui a longtemps prévalu : avec ces études-là je ferai ce métier-là, pour les trente années à venir.
De quelle façon cette période est-elle vécue par les jeunes et leurs familles ?
Pour les familles, elle est source d’angoisse de ne pas pouvoir établir de bases sûres pour l’avenir de leurs enfants, ce qui les conduit à s’appuyer sur les recettes du passé. Tandis que les jeunes sont ouverts aux réalités du monde d’aujourd’hui. J’ai souvenir d’un sondage (paru dans Le Monde) qui montrait, comme en miroir inversé, que 75 % des jeunes disaient se sentir bien et confiants pour leur avenir, alors que 75 % des parents voyaient leurs enfants malheureux et s’inquiétant pour leur futur…
Constatez-vous une différence selon le milieu social et le niveau scolaire ? Les bons élèves sont-ils préservés ?
Le niveau scolaire va bien sûr avoir un impact sur l’orientation. Et plus on cumule les handicaps, plus c’est difficile. Mais, par ailleurs, on constate une rupture dans le rapport à l’avenir, qui est devenu générationnel. L’enfant de cultivateur comme celui de notaire ne sait pas ce qu’il va faire, ni ce qui va se passer plus tard. Ils sont plus dans le présent, dans le « on verra bien ». Ils se soucient beaucoup moins de l’acquisition d’un diplôme passeport pour la vie que leurs parents, d’autant qu’ils bénéficient de témoignages, en direct et via les réseaux sociaux, de contemporains qui font leur chemin sans être passés par la case diplôme. Eux ont tendance à dédramatiser les choix d’orientation, tandis que face à eux, l’angoisse parentale a augmenté, faute de comprendre le nouveau mode d’emploi du monde.
Syiemlieh Aulakh, chef du département de psychiatrie du Centre de santé mentale et de toxicomanie d'Horizon Santé-Nord Photo : Radio-Canada/Yvon Thériau
Certains remettent en question l'efficacité de l'électroconvulsivothérapie ou le traitement par électrochocs pour soigner les troubles mentaux, alors que celui-ci est de plus en plus utilisé à l'Hôpital Horizon Santé-Nord.
Un texte de Sophie Houle-Drapeau
Selon la chef du département de psychiatrie du Centre de santé mentale et de toxicomanie d'Horizon Santé-Nord, Syiemlieh Aulakh, plusieurs raisons expliquent une augmentation du nombre de séances d'électrochocs dans son service.
C'est, en effet, seulement depuis 2011 que des séances sont offertes cinq jours par semaine au lieu de trois. Le nombre de séances quotidiennes a aussi augmenté pour passer de six à huit.
Dans Split, le personnage principal souffre de TDI et non de schizophrénie
CINÉMA - Kevin a 23 personnalités, et bientôt 24. Voilà le point de départ de "Split", le dernier film de Night Shyamalan, le réalisateur de "Sixième sens", qui sort en salles ce mercredi 22 février. Le personnage joué par James McAvoy souffre de TDI, autrement dit de Troubles Dissociatifs de l'Identité. Une maladie mentale souvent confondue, à tort, avec la schizophrénie.
Selon un article de l'Université de Montréal, 25 à 50 % des personnes qui sont atteintes de TDI ont d'abord reçu un diagnostic erroné de schizophrénie. Ces deux maladies partagent en effet des symptômes communs comme les hallucinations auditives.
Voilà trente ans qu'Espé avait «Le Perroquet» dans sa tête./Photo DDM.
«Le Perroquet», le dernier album d'Espé (dessin et scénario) est sorti, il y a quelques jours. Il raconte l'histoire d'un petit garçon, Bastien, dont la mère souffre de troubles bipolaires à tendance schizophrénique». Rencontre.
Le Perroquet est un ouvrage très personnel.
Cela fait trente ans que je réfléchissais à trouver un angle pour raconter la maladie mentale. Ma mère est malade depuis des années. Néanmoins, je précise que c'est une autofiction. Ce n'est pas la vie d'Espé. Tout n'est pas vrai, cela reste une fiction. Je me suis inspiré de ma vie pour créer les personnages.
Le rapport de la mission de l'Assemblée nationale d'évaluation de la loi de 2013 sur les soins psychiatriques, rendu public le 15 février 2017, dévoile les dessous de l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris (IPPP), qui accueille des patients en soins sans consentement alors qu'elle n'a pas le statut d'établissement de santé.
L'IPPP a été créée en 1872 après la Commune de Paris, et est situé à proximité du centre hospitalier (CH) Sainte-Anne. A Paris, ce n'est pas le maire, mais le commissaire de police, qui est habilité à prendre des mesures de soins psychiatriques sans consentement provisoires, sous l'autorité de la ville de Paris représentée par le préfet de police, rappelle-t-on. L'IPPP, qui dépend donc directement de la préfecture de police de Paris et dont le personnel médical et soignant est salarié de la préfecture, fait régulièrement débat.
Cette maladie frappe plus de 300 millions de personnes, selon un rapport de l'OMS publié jeudi à Genève.
La dépression provoque un coût économique estimé à 1000 milliards de dollars par an dans le monde. Selon un rapport de l'OMS se basant sur des chiffres de 2015 et publié jeudi à Genève, la prévalence de cette pathologie a augmenté de plus de 18% en dix ans.
Au total, plus de 300 millions de personnes sont atteintes, résume le document publié à un mois de la Journée mondiale de la santé liée précisément cette année à la dépression. L'extension de la pathologie est particulièrement élevée dans les pays à bas revenus.
En 2013, une enquête nationale réalisée auprès de 1472 étudiants en médecine a permis de chiffrer les violences qu'ils subiraient durant leurs études. Plus de 40 % d'entre eux déclarent avoir été confrontés à des pressions psychologiques, 50 % à des propos sexistes, 25 % à des propos racistes, 9 % à des violences physiques et 4 % à du harcèlement sexuel. Des chiffres qui sont également constatés chez les étudiants en soins infirmiers, où, de plus, 85,4 % d’entre eux considèrent que leur formation comporte des violences, morales, mais aussi parfois physiques, notamment dans leurs relations avec les équipes encadrantes.
C’est une proposition récurrente, plus encore en période électorale : abaisser la majorité pénale à 16 ans. Aligner le régime pénal de ces jeunes sur celui des adultes. Récemment, c’est François Fillon qui l’a suggéré comme remède aux violences entre les jeunes de banlieue et les forces de police. Ce lundi, il devrait revenir sur cette proposition lors de sa visite à Meaux (Seine et Marne), dans la ville de Jean-François Copé. Il n’est pas le seul à occuper le créneau : avant lui, Rachida Dati et bien d’autres s’y sont employés. En tout, l’ordonnance de 1945 qui introduit la justice des mineurs a été retouchée une cinquantaine de fois.
Dans ces moments là, nos hommes politiques omettent de rappeler que comme tous les autres citoyens au-delà de 13 ans, ces jeunes sont déjà passibles de peines de prison. Seulement, ils ne sont pas soumis à la justice des adultes. En France, les mineurs délinquants passent devant un juge des enfants, font l’objet de sanctions spécifiques et sont soumis à des mesures éducatives.
Ce principe fait l’objet d’une remise en cause au motif d’une évolution supposée de la jeunesse contemporaine, devenue plus violente, plus mature, plus responsable des ses actes. Qu’en dit la psychiatrie ? Gérard Shadili, pédopsychiatre à l’Institut Mutualiste Montsouris, (service de psychiatrie de l'adolescent et de l'adulte jeune), ancien expert judiciaire à Vannes, expose sa vision.
En 2016, à 16 ans, est-on encore un enfant ?
Dr Gérard Shadili : Un jeune de 16 ans n’est pas un adulte. C’était le cas hier ; c’est toujours le cas. Pour s’en convaincre, on peut rappeler les données sur le fonctionnement cérébral de cette population. L’imagerie a démontré que jusqu’à 20-21 ans, le cortex cérébral est encore en développement. Cette zone du cerveau est impliquée dans la planification, la réflexion, le contrôle et l’inhibition des comportements.
Comment êtes-vous tombé dans la VR en tant que psychiatre/ psychologue ?
Dr Eric Malbos : 2002, je finissais mes études de médecine et je cherchais un sujet pour ma thèse : je ne voulais pas tomber dans les vieux poncifs, mais présenter quelque chose d’original ; quelque chose en rapport avec mes passions, les jeux vidéos et la science-fiction. Je me suis alors rendu compte que dans le monde, des laboratoires utilisaient la réalité virtuelle en médecine, et plus précisément en psychiatrie. J’ai commencé à m’y intéresser fortement et désormais je l’utilise en consultation.
Le Collège américain des gynéco-obstétriciens (ACOG) propose régulièrement des mises au point définissant les conduites à tenir. Une nouvelle livraison est publiée dans Obstetrics and Gynecology de février. On y trouve des recommandations concernant l'accouchement des femmes ne présentant aucun risque et ayant débuté spontanément le travail à terme.
L'équipe obstétricale peut aider les patientes à accoucher de manière physiologique en ne faisant appel qu'à un nombre limité d'interventions, ce qui a toutes les chances d'augmenter la satisfaction des parturientes. De nombreuses pratiques passées dans la surveillance de routine ne présentent qu'un bénéfice limité ou incertain pour les femmes en travail spontané et sans risque particulier, et les décisions devraient être le plus souvent partagées entre la patiente et les professionnels.
Paris, le samedi 25 février 2017 – Si une grande partie de la production que l’on peut consulter sur les blogs relève de la glose, de l’analyse, du billet d’humeur, ces sites peuvent également avoir la vertu de proposer des enquêtes suivies, notamment lorsqu’ils sont animés par des journalistes. C’est ainsi que le docteur Jean-Yves Nau ne se contente par sur son blog de s’intéresser au traitement par la presse des informations concernant la santé, il s’intéresse également parfois à ce qui n’est pas entièrement dit.
Une machine pour Tuer le cancer
Depuis le début de l’année, le livre du professeur Patrizia Paterlini-Bréchot est l’objet d’un important battage médiatique. Il faut dire que son titre est prometteur : Tuer le cancer. Dans cet ouvrage, la chercheuse et professeur en biologie cellulaire et oncologie à l’hôpital Necker Enfants Malades (Paris) y évoque son parcours et insiste notamment sur le développement du test ISET (Isolation by Size of Tumor cells). Cette méthode consiste à rechercher les cellules tumorales circulant dans le sang, qui peuvent être présentes avant même l’apparition des tumeurs. « L’ISET se présente sous forme de machine dans laquelle on introduit le sang prélevé au patient. Le sang y est dilué avec une solution, puis il passe à travers une sorte de filtre, un peu comme un tamis. Ainsi, les cellules saines passent à travers le tamis mais les cellules cancéreuses (rarissimes) restent dans les mailles du filet car elles ont une taille beaucoup plus importante. Ensuite, le tamis est examiné par l'œil humain au microscope pour voir si les grosses cellules piégées dans le filtre sont malignes ou non. De cette manière, une seule cellule cancéreuse peut être détectée dans 10 ml de sang, c'est-à-dire parmi 100 millions de globules blancs et 50 milliards de globules rouges ! » explique la spécialiste.
Les chercheurs en médecine sont comme les autres soumis au diktat du « publish or perish ». Cet impératif, qui ouvre la voie à la reconnaissance tant académique que financière, a des conséquences parfois délétères sur la qualité des publications.
Des pratiques dévoyées peuvent en effet être privilégiées par la nécessité de produire plus de résultats et notamment des résultats positifs. C’est par le biais de méthodes apparemment anodines que naissent et finissent par se généraliser ce que le médecin et spécialiste de ces questions Hervé Maisonneuve nomme les « pratiques douteuses en recherche ». Ces dernières sont d’autant plus difficiles à combattre qu’elles se sont parfois quasiment institutionnalisées, répondant à une logique d’imitations des pairs.
Face à elles, le docteur Maisonneuve ne préconise pas d’abord les attitudes les plus marquées et clivantes, telle la dénonciation, mais insiste en premier lieu sur la nécessité de la pédagogie.
A commencer par la formation des enseignants eux-mêmes.
Par le Dr Hervé Maisonneuve*
L’intégrité scientifique est la conduite intègre et honnête qui doit présider à toute recherche et à sa diffusion. Il faut distinguer l’intégrité scientifique (règles qui gouvernent la pratique de la recherche) de l’éthique de la recherche (les questions liées aux progrès de la science et leurs répercussions sociétales).
Près d'une centaine d'employés d'un hôpital de Naples ont été interpellés pour fraude à l'absentéisme, a annoncé vendredi la police. Deux années d'enquête et des caméras cachées ont permis de documenter un système bien rodé à l'hôpital napolitain "Loreto Mare", où certains employés passaient les badges de présence de 94 camarades absents. Deux travailleurs sociaux disposaient à eux seuls de vingt cartes de présence qu'ils passaient dans les machines de pointage à l'entrée de l'hôpital, tout en étant en contact téléphonique avec les absents.
Et une application santé de plus ! Alors que le marché de la prise de rendez-vous médical en ligne continue de se développer (son leader, Doctolib a récolté 26 millions d'euros lors de sa dernière levée de fonds), un nouvel acteur débarque sur le marché des applications de santé. Florian Gueho (photo) généraliste et urgentiste de 32 ans et deux associés lancent Docadom, une application qui promet de permettre « en trois clics » d’obtenir une visite à domicile sous 24 heures Grâce à la géolocalisation et à un algorithme, le patient se voit attribuer le praticien pouvant intervenir le plus rapidement. Comme souvent, l’idée est née outre-Atlantique : le Dr Gueho avoue s’être inspiré d’une application californienne. À New York, un Français et un Suisse ont aussi lancé en 2014 Pager, une appli similaire et développée avec l'aide de l'un des co-fondateurs d'Uber.
Dans la petite ville de Overtornea, en Suède, le conseiller municipal, Per-Erik Muskos, croit avoir trouvé la recette magique pour améliorer l’équilibre professionnel des fonctionnaires et augmenter du même coup la natalité dans la région : une heure d’activité sexuelle par semaine, sur les heures travaillées.
Une heure rémunérée, donc, pendant laquelle les 550 employés de la municipalité seraient encouragés à rentrer chez eux et à faire l’amour avant de revenir au bureau.
L'Institut de recherche et de documentation en économie de la santé analyse la hausse de 15% de la file active en soins sans consentement constatée sur 4 ans. La forte augmentation des admissions pour "péril imminent", via les urgences, pose question. Une facilité d'accès aux soins en situation de crise ou une atteinte à la liberté des personnes ?
A lire aussi sur le sujet : une interview de Magali Coldefy, chercheur, sur le site de l'Irdes.
Comme l'a annoncé la mission d'évaluation sur la loi du 27 septembre 2013 sur les soins sans consentement, qui vient de rendre son rapport à l'Assemblée nationale, la publication du rapport de l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) sur le bilan de mise en œuvre de la loi du 5 juillet 2011 était imminente. Cette étude*, publiée le 16 février, analyse l’évolution du recours aux soins sans consentement depuis la mise en place de la loi en 2011. Elle indique que 92 000 personnes ont été prises en charge sous ce mode de soins en 2015, soit 12 000 de plus qu’en 2012. Cette hausse de 15% est expliquée par plusieurs facteurs, relate l'Irdes : l’extension de la durée des soins en dehors de l’hôpital ou encore la forte montée en charge des soins pour péril imminent (SPI). Une tendance que les députés ont pointée comme une "dérive" du dispositif et qui apparaît "davantage comme un expédient pour désengorger les services d’urgence" que comme la mesure d'exception qu'elle est censée être dans l'esprit du législateur.
Fin 2013, une équipe internationale avait publié dans la revue Intelligence un article qui affirmait que les hommes étaient plus intelligents à l'époque victorienne que ne le sont les populations modernes. Selon ces chercheurs, l’espèce humaine aurait atteint son apogée, en terme de niveau d’intelligence, à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, ce qui se serait traduit par l’extraordinaire profusion d’inventions, de découvertes et de théories scientifiques nouvelles qui a marqué cette période. Mais depuis cet « âge d’or », la régression moyenne du QI aurait été de 1,23 point par décennie, soit 14 points au total. Pour parvenir à de telles conclusions, les scientifiques ont comparé des données recueillies à la fin de l'époque victorienne avec des données actuelles. Ils ont alors établi que le temps de réaction moyen d'un homme en 1889 était de 183 millisecondes, alors qu'il était de 253 millisecondes en 2004. Or, le temps de réaction est jugé par les chercheurs comme étant un bon indicateur du QI et des capacités cognitives (Voir Science Direct).
La psychiatrie serait-elle devenue une spé à haut risque judiciaire ? C’est ce qu’on pourrait croire à la suite de la condamnation, en décembre, d’un médecin pour un meurtre commis par l’un de ses patients. À la suite de ce jugement, certains praticiens ont même menacé de ne plus signer les autorisations de sortie aux malades hospitalisés, de peur de voir leur responsabilité pénale mise en cause.
C’est une décision qui a fait du bruit : en décembre dernier, un psychiatre a été condamné à 18 mois de prison avec sursis pour homicide involontaire. Le motif ? En 2008, un patient qu’il avait autorisé à sortir dans le parc de l’hôpital de Saint-Égrève, près de Grenoble, avait fugué et poignardé un passant. Résultat : l’ensemble de la profession craint désormais une procédure judiciaire à chaque décision.
Chez les psychiatres, le malaise est bien réel. C’est du moins ce que permet d’établir un bref sondage réalisé auprès de ceux qui côtoient la rédac’ de What’s up Doc. « On nous critique quand on enferme les gens, et on nous critique quand on les laisse sortir », remarque tristement une jeune addictologue. « Je ne m’estime pas du tout formé à l’évaluation de la dangerosité, et si je suis mis en cause, je plaiderai l’incompétence », annonce de son côté un hospitalier tout juste sorti de l’internat.
L'Association pour l'innovation organisationnelle en santé veut installer l'idée que l'innovation organisationnelle existe et qu'elle a une valeur. Elle a identifié en quelques mois près de quatre-vingts initiatives volontaires locales, qu'elle valorise désormais pour les voir se déployer à grande échelle.