Publié le 19/01/2024
Aux Etats-Unis, plus de 2 900 enfants âgés de moins de 4 ans meurent chaque année de causes inconnues.La recherche sur la mort subite inexpliquée est limitée par le fait qu’elle survient le plus souvent pendant le sommeil et sans témoin.
Certains facteurs de risque de mort inattendue du nourrisson ont été identifiés, et des campagnes de prévention menées dans les années 90 ont permis une réduction importante de son incidence, qui toutefois stagne depuis une vingtaine d’années. Aux États-Unis, 92 % des morts subites des enfants surviennent chez des nourrissons, et 8 % chez des enfants âgés de 1 à 4 ans.
L’analyse de 7 vidéos
C’est dans cette tranche d’âge que se situent les 7 enfants inclus dans une récente étude. Une équipe américaine a analysé les enregistrements vidéo réalisés à domicile et captant les derniers instants de ces enfants, âgés de 13 à 24 mois. Cinq enregistrements étaient continus, 2 étaient déclenchés par le mouvement ou le bruit. Aucun antécédent médical particulier n’était retrouvé pour 3 des enfants, 4 avaient des antécédents banals (naissance prématurée avec otite moyenne récente, paracentèse bilatérale, allergie aux œufs, et 1 cas de convulsions fébriles). Tous avaient un développement psychomoteur normal.
Les données recueillies contribueront sans doute à une meilleure compréhension des circonstances des morts subites du nourrisson et de l’enfant. En effet, les 5 enregistrements en continu montrent que le décès est précédé d’une crise convulsive, durant entre 8 et 50 secondes. Les 2 enregistrements déclenchés par le bruit et le mouvement sont un peu moins évidents, mais l’un d’eux suggère une convulsion et l’autre montre des mouvements indéterminés. Sur les 5 enregistrements en continu, 4 enfants étaient en vie après les convulsions, pendant au moins 2,5 minutes. Deux d’entre eux avaient une respiration postcritique anormale.
Des études précédentes avaient montré que les convulsions fébriles étaient 10 fois plus fréquentes chez les enfants victimes de mort subite et inexpliquée. Dans l’étude présente, seul 1 enfant avait des antécédents de convulsions fébriles. Les auteurs précisent aussi qu’aucun ne présentait de pathologie cardiaque et que le séquençage de l’exome entier n’a pas permis d’identifier de variations pathogènes en lien avec des cardiopathies, ce qui semble dénier l’hypothèse d’un trouble du rythme.
Dr Roseline Péluchon
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