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jeudi 25 janvier 2024

Dois-je forcer mon enfant à travailler son solfège ?

Darons daronnes

 Par Clara Georges

Je n’ai jamais fait de musique. Quand j’étais enfant, mes parents ont mis un point d’honneur à ne pas m’obliger à apprendre à jouer d’un instrument. L’un et l’autre considéraient le solfège comme une torture et jugeaient que la contrainte était la pire des manières. Ainsi, je ne me suis jamais posé la question de ma propre envie, et mes connaissances musicales se résument à quatre ans de flûte à bec.

Cette année, ma fille aînée, 8 ans, a voulu faire du violon après une visite des « portes ouvertes » du conservatoire. Elle a été tirée au sort, et nous voici donc avec un instrument à la maison, un cahier de solfège et des parents relativement démunis à la moindre question. « Je suis trop près du chevalet ? » Euh, ce n’est pas plutôt pour les peintres, ça ? « C’est quoi une double croche ? » Je ne sais pas, mais ça fait moins mal qu’un double crochet.

J’en suis venue à me demander si mon ignorance et mon relatif désintérêt n’allaient pas la desservir, voire l’empêcher de progresser. Un enfant peut-il vraiment avancer tout seul ? Et voici que revenait par la fenêtre la question évacuée par mes parents : faut-il une dose de contrainte pour que ça marche ? Faut-il, le soir après l’école, les devoirs et la douche, revenir à la charge auprès de son enfant et lui mettre le nez dans sa partition alors qu’il ronchonne ?

J’ai eu un début de réponse en écoutant la cheffe d’orchestre Zahia Ziouani parler de son enfance sur France Inter. Elle a grandi dans une cité de Pantin (Seine-Saint-Denis), avec un frère et une sœur devenue violoniste professionnelle. Leurs parents n’étaient ni l’un ni l’autre musiciens, ils ne pouvaient donc pas les aider sur les points les plus techniques de leur apprentissage. En revanche, ils étaient très présents. « Mon père écoutait des heures de concert avec moi », plaisante la cheffe d’orchestre, qui ajoute : « Mes parents m’ont toujours bousculée dans le bon sens du terme, en me disant “Zahia, faut travailler”, mais c’était dans le bon sens, donc ça m’a inspirée. »

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