Par Anne Crignon Publié le 30 juin 2023
Un site et des livres de référence aident à éviter une prescription qui soit « une soupe de principes actifs » exposant à des risques graves, voire mortels.
Retracer l’histoire d’une molécule, de sa découverte et de son cheminement en pharmacie au fil des ans, sous divers noms commerciaux et parfois pour diverses indications ; avoir une juste idée de la survenue éventuelle d’effets secondaires : voilà ce à quoi les prescripteurs, psychiatres, mais aussi médecins généralistes, sont peu préparés tant le nombre d’heures consacrées à la pharmacologie au cours des années de médecine est insignifiant.
Cet angle mort de leur savoir induit un effet d’aubaine pour l’industrie pharmaceutique. Sous couvert de « formation », les piluliers dispensent un enseignement qui relève depuis quarante ans du marketing au moins autant que de la science. Phénomène inquiétant quand on sait l’effarante inflation de psychotropes prescrits aux enfants, à la va-vite parfois, comme si certains médecins n’avaient plus conscience de la dangerosité potentielle d’un antidépresseur, d’un antipsychotique et autre psychostimulant – à moins que ce ne soit là l’effet secondaire de la démolition en cours du service public. « Plus la consultation est courte plus l’ordonnance est longue », disent les médecins affiliés au « Printemps de la psychiatrie ».
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