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mardi 4 juillet 2023

3 juillet, la psychiatrie en grève : « On ne peut pas regarder les choses s’effondrer »

 

Jennifer Simoes   

Ce lundi 3 juillet, plusieurs syndicats de la psychiatrie appellent à une grève nationale afin de dénoncer une politique de précarisation continue qui conduit à un effondrement du système de santé. Ils appellent à un sursaut politique et demandent un plan massif de revalorisation salariale et d’embauches afin de sauver la psychiatrie publique dont bénéficient en priorité les populations les plus défavorisées, les plus touchées par les difficultés d’accès aux soins.

Il y a plus d’un an, en septembre 2021, Les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie avaient accouché d’une trentaine de mesures censées pallier au sous-investissement chronique dont souffre la discipline. Malgré cette marque de prise en compte politique et la promesse de créer 800 postes dans les centres médico-psychologiques, les personnels du secteur estiment que le président de la République – qui avait clôturé ces assises – n’a pas répondu à leurs attentes. Ils dénoncent des annonces « marketing » loin de pouvoir résoudre la désertification à l’œuvre au sein de la profession. 

« 800 postes, c’est si peu au regard de la pénurie de personnel paramédical que nous connaissons, affirme Charles Olivier Pons, président de l’Union syndicale de la psychiatrie (USP). Dans le Jura, nous assistons à une véritable hémorragie : des collègues partent en Suisse ou dans des cliniques psychiatriques privées », dénonce ce pédopsychiatre exerçant en centre médico-psychologique. Pour Jean-Pierre Salvarelli, psychiatre à l’hôpital de Saint-Cyr au Mont d’Or et membre du SPH (syndicat des psychiatres des hôpitaux), l’attrait du privé s’exerce surtout sur les médecins, moins sur les infirmières et aides-soignantes qui quittent les services pour se réorienter : « L’État essaie de montrer qu’il fait des efforts, avec le Ségur puis les Assises de la santé mentale, mais ce ne sont que des rustines. On annonce des créations de postes, bien en dessous des besoins, alors que nous ne parvenons pas à recruter. C’est comme donner une aspirine à quelqu’un qui est en réanimation. On se demande si le projet est de sauver le service public ou de l’enterrer définitivement. »

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