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La contôleuse des lieux de privations de liberté est sortie choquée de sa visite du centre pénitentiaire de Perpignan. Moisissures, sols arrachés, punaises... Un état de délabrement et de saleté qui est "un enfer pour les surveillants comme pour les détenus". Et une surpopulation qui engendre de la peur, de la violence et des brutalités. Entretien.
Dominique Simonnot, journaliste spécialiste des affaires judiciaires, a été nommée contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) en octobre 2020. Avec ses équipes, elle a visité le centre pénitentiaire de Perpignan. Ce qu'elle a constaté l'a choquée. La surpopulation carcérale atteint des records aujourd'hui en France.
Pouvez-vous nous décrire ce que vous avez vu dans la prison de Perpignan ?
Très concrètement, quand on entre dans une cellule, on voit des murs moisis, des sols arrachés, du lino en lambeaux et trois détenus qui disposent de 0,80 m2 chacun, on l'a calculé. Les toilettes n'ont pas de porte, alors les détenus ont tendu une sorte de drap devant. Des fils électriques dénudés sortent des murs. Et il y a des nids de punaises absolument partout, avec des traces de brûlures : pour s'en débarrasser, les détenus tentent de les brûler avec de l'eau bouillante ou avec un briquet. Les détenus me disaient : " Madame, entrez mais ne vous asseyez surtout pas, vous allez attraper des punaises". Et ils me montraient sur leurs corps les marques de piqûres. Pour moi, en métropole, c’est la pire prison que j’ai vue, sans parler des goélands et des bandes de chats errants qui se nourrissent des détritus. Il y a une odeur pestilentielle. C'est une vision apocalyptique.
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