Par Pascal Goffaux 18 sept. 2022
BELGIQUE
Le Musée Art et Marges présente une exposition monographique sous le titre un peu amène : Souriez j’adore. Ariane Bergrichter (1937-1996) a réalisé d’innombrables dessins à Bruxelles à la fin des années 80 et au début des années 90. Elle documente la ville et les lieux de sociabilité spontanée, car elle croque des scènes de vie dans les bistrots. Les dessins exécutés à la pointe Bic sont esquissés nerveusement sur des supports de " fortune ", des sous-bocks et des toutes-boîtes. La profusion des croquis révèle l’attention à l’autre, au peuple des invisibles : les serveuses, les ouvriers, les jeunes et les vieux. Elle dessine comme si elle prenait des notes pour ne rien oublier de la noblesse du Populaire.
[...] Le sens de la vie
Ariane Bergrichter est née à Dresde en Allemagne de l’Est. Son père meurt quand elle a un an. Elle échappe au bombardement de sa ville natale en 45. Elle passe à l’ouest. Elle rencontre son mari. Le couple s’installe à Bruxelles. Elle donne naissance à deux enfants. Le couple se sépare après dix ans. Pendant cette décennie, elle exerce la profession de top-model. Tout lui sourit. Le divorce la prive de la garde des enfants. Elle continue à créer, à dessiner, à photographier. Elle connaît des crises d’asthme et des crises psychotiques. Elle est diagnostiquée paranoïaque. Elle entend des voix qui la harcèle, l’injurie. Elle meurt d’une septicémie à l’âge de cinquante-neuf ans, après dix ans d’angoisse
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