Le sociologue Nicolas Henckes et l’enseignant-chercheur à l’Université du Luxembourg Benoît Majerus publient Maladies mentales et sociétés XIXe-XXIe siècle aux éditions La Découverte, dans la collection « Repères ». Revenant sur les rapports entre les maladies mentales et nos sociétés, l’opuscule fait état des connaissances historiques et sociologiques sur le sujet.
Le travail de vulgarisation qu’entreprennent les auteurs Nicolas Henckes et Benoît Majerus se porte sur la maladie mentale dans toute sa pluralité : l’asile en tant qu’espace, communauté, lieu de travail ; la folie en tant que maladie, instrument de contrôle ou outil ségrégationniste ; le traitement, par le dialogue ou la chimie, balbutiant, codifié ou éprouvé… Maladies mentales et sociétés XIXe-XXIe siècle prend place dans l’excellente collection « Repères » des éditions La Découverte et effeuille, dans les conditions offertes par un opuscule d’une centaine de pages, les interactions étroites entre l’espace asilaire, ses parties prenantes et la société dans son ensemble.
Tout au long de cet essai, l’asile apparaît comme un espace cloisonné et fortement hiérarchisé, démocratisé à la faveur de la médicalisation des sociétés européennes à partir de la seconde moitié du XIXe siècle mais largement préexistant en tant que lieu d’internement. Longtemps, et encore aujourd’hui, l’espace asilaire a partagé avec les institutions pénitentiaires une patientèle marginalisée. Il s’est inscrit de tout temps dans un écosystème à travers lequel circulent médecins et malades et se composant de structures de taille différente, désormais largement d’allure pavillonnaire, accueillant une grande variété de comportements et de maladies, et où femmes et hommes, quand ils le peuvent, exercent des activités souvent genrées.
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