Publié le 20/06/2021
Brumath (Bas-Rhin) accueille depuis 1986 les femmes qui souffrent de dépression post-partum. Ici, loin de la tourmente du monde, on apprend à construire des liens et à se reconstruire. Immersion dans cette unité pilote de psychiatrie périnatale.
Le jardin de la Frimousse à l'Epsan • © Arnaud Rapp / FTV
C'est un endroit coupé du reste du monde. Aux frontières de l'établissement dédaléen qu'est l'Epsan (Etablissement public de santé Alsace nord). Un pavillon de bois, ouvert sur un jardin où poussent des fraises et grandissent des enfants. Un pavillon de bois préservé du chaos du dehors. Ici pas de jugements, pas d'injonctions, pas de culpabilité. Ici tout s'arrête. Même le temps. Pour mieux recommencer. Pour mieux commencer.
Une bulle
Ce n'est pas la première fois que je viens à l'Epsan. Etrangement je m'y sens à ma place. J'aime cet endroit à la marge, ce que l'on y fait pour les gens que d'aucuns jugent fous alors qu'ils sont malades. En cheminant entre les unités grillagées, où se devinent quelques silhouettes assises à l'ombre, ce sont toujours les mêmes questions. Saurai-je trouver les mots ? Saurai-je comprendre ? Et, au fond de cette allée, vais-je me voir ?
Au pavillon Laura Lanteri, où je sonne, vivent ou viennent des femmes malades d'être mères, ou des mères malades de ne pas y parvenir. En France la dépression post-partum touche environ 20% des femmes. Elle est la première cause de décès maternels du 43e jour à un an après l’accouchement. Les chiffres sont précis. Implacables et méconnus.
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