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jeudi 15 août 2019

Le Dr Agibus, généraliste épris de sciences et accro aux réseaux sociaux




Doc Agibus

Les recommandations médicales ont parfois des années de retard sur la science. C’est ce qu’observe régulièrement le « Dr Agibus ». Ce généraliste essonnien de 32 ans, qui partage sur Twitter le fruit de ses recherches, aime s’informer « à la source » en consultant les résultats des essais cliniques. Pourquoi si peu de praticiens font la même chose ? Parce que tous ne sont pas « geeks » et ne « se passionnent pas pour des sujets au point de ne rien rater de leurs nouveautés », estime le chef de clinique.
« Tout seul, on n’est rien », affirme le praticien qui exerce en cabinet de groupe. Aujourd’hui, le Dr Agibus ne se contente pas de rester à l’affût de toute nouveauté médicale. Il les partage. Les visiteurs de son blog « Médicalement Geek » ont droit depuis 2014 à DragiWebdo, un point hebdomadaire des recos et études cliniques, issu d’une veille à laquelle le généraliste consacre 20 minutes par jour. Il a publié son 234e numéro le 1er juillet.
n°234: anti-cholinergiques, podomètres, vaccin HPV, double antiagrégation plaquettaire, vitamine D et risque cardiovasculaire, Bunny Kingdom
https:// webdo-n234.html 
Avertis sur Twitter, les plus curieux de ses 3 400 followers – des confrères pour la plupart – viennent chaque semaine gonfler encore le nombre de « pages vues » du blog, plus de 500 000 aujourd’hui. Il reçoit beaucoup de mercis, souvent quelques questions. Parfois un essai clinique ou une reco donne lieu à discussion sur Twitter.
Fan comme son pseudonyme l'indique des bonbons Dragibus de Haribo, le médecin geek serait-il resté cet enfant qui dès ses dix ans rêvait de devenir généraliste, comme son oncle ? Une chose est sûre, il a conservé de cette période d'insouciance une curiosité à toute épreuve.

« On a longtemps mis les bébés sur le ventre, aujourd’hui c’est sur le dos », rappelle le chef de clinique, comme pour mieux expliquer que la science médicale est en éternel mouvement. Aujourd’hui, ce sont les recos du diabète de type 2 qui devraient selon lui s’adapter. Les sulfamides hypoglycémiants, sans effet clinique démontré, restent indiqués en deuxième ligne pour cette pathologie. « Ils augmentent pourtant la mortalité », s’alarme l’omnipraticien. D’autres molécules à l’efficacité prouvée ne sont recommandées qu’en troisième ligne. L'esprit scientifique du Dr Agibus met parfois à mal son patriotisme : il préférera suivre les recos américaines plutôt que françaises lorsqu’elles sont moins à la traîne. « Mais c’est aussi parfois l’inverse », jure-t-il.

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