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vendredi 16 août 2019

CHU de Rennes : tu restructureras dans la douleur






Rennes, le jeudi 8 août 2019 – Fin juillet, le comité interministériel de performance et de la modernisation de l’offre de soins (COPERMO) a donné son feu vert à la restructuration du CHU de Rennes.

Annoncé en janvier 2017 par la maire de Rennes Nathalie Appéré, ce projet de 535 millions d'euros a pour objectif de regrouper sur le site de Pontchaillou l'ensemble des activités de médecine, de chirurgie et d'obstétrique.

Un nouveau bâtiment d'hospitalisation doit donc être construit et des sites fermés (le CHU de Rennes en compte cinq à l’heure actuelle).

Peut-on fermer un hôpital universitaire dans un désert médical ?

L'activité pédiatrique et gynéco-obstétrique de l'Hôpital Sud devra ainsi migrer vers Pontchaillou. Si des élus rennais et des riverains avaient déjà lancé une pétition pour contester ce transfert la querelle va désormais crescendo.

Dernier remous en date, un communiqué du groupe d’action de La France Insoumise (FI) du Blosne qui se dit opposé à ce projet de délocalisation de l’hôpital Sud. « En plus du départ de 1 500 emplois, c’est un service public de proximité utile à la population du Blosne, et notamment aux femmes puisque l’hôpital sud est spécialisé dans les domaines gynécologiques (avec notamment un centre IVG et une antenne du Planning familial), pédiatriques et de maternité, qui disparaît du quartier. Pourtant, le niveau d’excellence du service maternité-enfance est nationalement reconnu et plébiscité par les habitants (3 680 accouchements en 2016) et les maisons des parents  répondent à une demande croissante des familles de rester auprès de leur enfant (350 familles venues de tout l’Ouest). Rappelons que le QPV (quartier prioritaire de la politique de la Ville) du Blosne est déjà un désert médical : 10 médecins généralistes pour 18 000 habitants et zéro spécialiste ».

La psychiatrie, grande oubliée

Autre coup de colère, celui de l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (UNAFAM), qui déplore que la psychiatrie soit la grande oubliée de ce projet.

« Une nouvelle fois, la psychiatrie est la grande oubliée de ce programme de modernisation, alors que les conditions d’hospitalisation y sont souvent indignes et l’accès aux soins aléatoire. Cette situation d’état d’urgence de la psychiatrie concerne tous les Bretilliens [habitants d’Ile-et-vilaine NDLR] ».

L’UNAFAM souligne en outre « l’état de certains bâtiments du centre hospitalier Guillaume Régnier (CHGR), spécialisé en psychiatrie, est très problématique. Nombre des bâtiments datent des années 1850, sont très vétustes et les programmes de rénovation commencés dans les années 1980 sont toujours en cours. Cette situation rend les conditions d’hébergement et de soins indignes, en particulier dans certaines chambres d’isolement et de contention ».

Pour Jean-Philippe Jean de l’UNAFAM qui s’exprime dans le quotidien Ouest-France « au-delà de la vétusté des bâtiments, l’hospitalisation en psychiatrie souffre d’un problème général de moyens et en particulier de moyens humains. En témoigne à nouveau la fermeture de deux services du CHGR cet été, faute de praticiens disponibles. En outre, les délais d’accès aux soins ne sont plus admissibles. En pédopsychiatrie on constate souvent des délais d’attente de plus de deux ans, avec des situations de souffrance des jeunes qui s’aggravent et des familles désespérées ».

Aussi, l’UNAFAM a écrit aux diverses administrations pour dénoncer cette « inégalité d’accès aux soins entre la médecine somatique et la psychiatrie ainsi que la discrimination indigne que connaissent les personnes vivant avec des troubles psychiques » ; une problématique loin d’être circonscrite à la ville de Rennes…

F.H.

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