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jeudi 15 août 2019

Hommage au Dr Roger Gentis

  • 7 AOÛT 2019
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  • PAR 
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  • ÉDITION : CONTES DE LA FOLIE ORDINAIRE
  • La disparition du grand psychiatre Roger Gentis doit nous interroger sur ce que sont les pratiques soignantes actuellement, alors que les idées de la politique du secteur son dévoyées pour justifier de la fermeture massive de lits. Il faut bien admettre la psychiatrie, actuellement en crise, ne parvient pas à organiser le dispositif de soins tel qu'il l'aurait souhaité.
  • "Je jure que si demain on parlait de liquider en France, par des moyens doux, cinquante à quatre vingt mille mentaux et arriérés, des millions de gens trouveraient ça bien et on parlerait à coup sur d'une œuvre humanitaire et il y en a qui seraient décorés pour ça, la légion d'honneur et le reste..."[1].                                                     
    Cet ouvrage, de Roger Gentis, reçu par certains professionnels comme un cri de colère qu'il partageait, décrit les méthodes carcérales d'un "grand renfermement" qui perdurait dans les années 1970.
    C'est cette publication qui a fait connaître Roger Gentis et lui a fait prendre une place essentielle dans un champ de la psychiatrie qui commençait à se médiatiser et dans un moment où, dans ces années de l'après mai 68, les méthodes thérapeutiques de réadaptation sociale faisaient peur à une partie de la population.
    Sans doute, tout n'a pas débuté à St Alban, mais la rencontre intellectuelle, dans cet asile situé au milieu de la Lozère, des Drs Bonnafé, Balvet, Tosquelles, mais aussi Paul Eluard, puis après la fin de la guerre des Drs Gentis et Oury a constitué un élément déterminant pour construire le concept de "psychothérapie institutionnelle".
    La psychothérapie institutionnelle va ré-humaniser les hôpitaux psychiatriques. Les gardiens de fous qui assuraient la surveillance des aliénés vont devenir des infirmiers psychiatriques.
    "Il y a quelque chose d'extraordinairement faux, paradoxal et presque irréel dans cette situation de l'infirmier exécutant, considéré du point de vue de la psychologie médicale. Plus il obéit, moins il pense, plus il appauvrit son intuition, refoule ses sentiments, tient le malade pour un objet, plus il est bon "surveillant" moins il est bon "soignant". A la limite, il n'est rien, on peut le remplacer - on l'a souvent fait, historiquement - par des dispositifs matériels.

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