Par JULIEN MOSCHETTI 02/04/2019
Deux associations de psychiatrie (SPH et ASMPM) ont déposé un recours au Conseil d’État pour demander l'annulation du décret Hopsyweb, lequel instaurerait un "casier psychiatrique".
Après le SPH (Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux), c’est au tour de l’Association des secteurs de psychiatrie en milieu pénitentiaire (ASPMP) de se porter devant le Conseil d’État pour demander l'annulation du décret du 23 mai 2018 relatif au fichier Hopsyweb.
Censé prévenir la radicalisation des patients, l’outil autorise les agences régionales de santé (ARS) à mettre en œuvre des traitements de données à caractère personnel (assurés par le logiciel Hopsyweb), de personnes faisant l'objet de soins psychiatriques sans consentement.
Le décret allonge de un à trois ans la durée de conservation des données de toute personne ayant pu être concernée par un internement psychiatrique et centralise des données auparavant éparpillées dans les départements. Le SPH y voyait en juin dernier l’instauration d’un « casier psychiatrique » qui correspondait à une tendance de fond : la « banalisation de l’étau sécuritaire appliqué ces derniers temps à la psychiatrie publique ».
Quant à l’ASPMP, elle dénonçait « un fichage des patients » et la tentation d'une « psychiatrie policière ». C’est la raison pour laquelle l’association vient de déposer une "intervention volontaire" auprès du Conseil d'État pour demander l'annulation du décret Hopsyweb, en soutien du recours exercé par le SPH.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire