04/12/2018
Olivier Riou présentait son enquête jeudi 22 novembre à la médiathèque de Privas.
Le sociologue Olivier Riou vient de rendre public les résultats d'une enquête sur l'intégration des malades psychiques dans la ville de Privas.
La ville des fous : tel est le nom souvent donné à la ville-préfecture de l'Ardèche. Le centre-ville de Privas a, en effet, la spécificité d'abriter l'imposant hôpital psychiatrique Sainte-Marie avec ses quelque 200 patients. Et, depuis les années 60, une partie des patients n'habitent plus dans l'hôpital, mais dans des logements particuliers dans le centre-ville. Aujourd'hui, 10 % de la population privadoise est bénéficiaire de l'allocation d'adulte handicapé. Ils font donc partie du paysage privadois.
Des personnes pas toujours bien reçues dans la ville
Pourtant, leur intégration n'est pas toujours facile. « Nos patients nous disent qu'il y a pas mal d'endroits à Privas où ils ne sont pas très bien reçus » rapportent les psychologues du service de réhabilitation psycho-social de l'hôpital. C'est pour répondre à cette question de l'accueil des patients dans les espaces publics de Privas qu'une vaste enquête a été menée de juin 2017 à mars 2018. Le sociologue anthropologue Olivier Riou a conduit une équipe de 20 étudiants moniteurs-éducateurs du lycée Notre-Dame de Privas. « On a enquêté dans une dizaine de lieux de Privas : commerces, banques, services publics... pour terminer par un micro-trottoir. On a réalisé une cinquantaine d'entretiens avec une seule question : Comment ça se passe quand vous rencontrez des patients de Sainte-Marie ? » explique le sociologue, « On est partie de l'idée que Privas était un petit laboratoire où pouvait se vivre la société inclusive : une société qui laisse sa place à la personne handicapée, selon la loi de février 2005. Car Privas a la spécificité d'avoir tout dans son centre : la prison, l'abattoir, l'hôpital psy, alors que les autres villes les ont rejetés à l'extérieur ».
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