Philosophie. Le divan de Wittgenstein
Wittgenstein et Lacan. D’une thérapie l’autre, de Guy-Félix Duportail, Hermann, « Tuchè », 146 p.
Le philosophe Guy-Félix Duportail (1952-2018) a achevé cet ouvrage juste avant sa mort. Il y étudie la manière dont Jacques Lacan se réfère, en 1969, à l’œuvre de Ludwig Wittgenstein (1889-1951) dans le séminaire intitulé L’Envers de la psychanalyse (Seuil, 1991). Lacan compare la démarche wittgensteinienne, selon laquelle il s’agirait de « guérir » de la philosophie par une nouvelle pratique d’elle-même, à ce qu’il appelle le « pas tout » ou le « reste » impossible à formaliser.
Si, selon Wittgenstein, il faut se taire sur ce dont on ne peut parler, Lacan affirme au contraire qu’il faut intégrer ce « reste ». Duportail, quant à lui, souligne que Lacan et Wittgenstein élaborent tous deux une « grammaire » – analytique pour le premier, philosophique pour le second – et que, en les unissant, on pourrait combattre le dogmatisme actuel des lacaniens et construire ainsi une voie thérapeutique nouvelle. La psychanalyse pourrait alors se guérir d’elle-même – une « cure wittgensteinienne du langage lacanien ». Joli programme sanitaire ! E. R.
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