Depuis le 1er mars, l’assurance-maladie expérimente la prise en charge de la psychothérapie pour les patients âgés de 18 à 60 ans présentant des troubles en santé mentale d'intensité légère à modérée, sur prescription du médecin traitant. Trois départements sont concernés par le test : Bouches-du-Rhône, Haute-Garonne et Morbihan. L’an dernier, une expérimentation similaire avait été lancée auprès des jeunes et adolescents de 6 à 21 ans dans les régions Ile-de-France, Pays de la Loire et Grand Est.
Les patients adressés par leur médecin traitant seront pris en charge à 100 % par des psychologues cliniciens et psychothérapeutes libéraux « agréés par l’agence régionale de santé, en coordination avec les psychiatres », précise l’assurance-maladie.
La caisse rappelle que les troubles de la santé mentale ont touché 7,2 millions de personnes en 2015. Ils sont « d'intensité légère à modérée dans la majorité des cas et essentiellement pris en charge par le généraliste. Pour ces patients, la psychothérapie est préconisée en première intention par les recommandations françaises et internationales ».
Petit bras ?
Le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) épingle un mécanisme « petit bras ». Certes, « cette expérimentation va dans le bon sens » en offrant une alternative aux traitements médicamenteux et en prévoyant un remboursement à 100 %, juge le Dr Sayaka Oguchi, présidente du SNJMG.
« Cependant, la complexité du dispositif pour les psychologues et les restrictions apportées aux profils de patients concernés risquent de limiter le nombre de prises en charge », nuance-t-elle. Outre l’agrément ARS, les psychologues et psychothérapeutes devront se soumettre à des démarches administratives pour chaque patient. « Cette lourdeur risque d’en rebuter certains », prévient le Dr Oguchi. D’autant que le tarif de prise en charge – 22 euros pour une consultation de 30 minutes sans possibilité de dépassements d'honoraires – est jugé peu attractif.
Enfin, « certains patients, et notamment ceux ayant un antécédent psy ou prenant un traitement, comme des benzodiazépines, seront exclus de l’expérimentation. Ainsi, la non prise en charge des patients avec un syndrome dépressif léger ou moyen limite la pertinence du dispositif », poursuit la présidente du SNJMG.
Le syndicat, qui souhaite que l’initiative n’en reste pas au stade de l’expérimentation, demande son intégration dans le plan psychiatrie/santé mentale du ministère de la Santé.
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